Daniel Zajfman (Président de l’Institut Weizmann), docteur en physique d’origine belge, a rencontré ce lundi Bruno Le Maire (extraits de Times of Israel) : «Diriger l’Institut Weizmann c’est de donner les clefs aux gens qui font vraiment le travail . Zafjman revendique entretenir une forme de « chaos » : « ici la recherche scientifique pure et ses futures applications sont deux choses absolument séparées. Les scientifiques étudient ici par curiosité, avec une liberté de pensée complète. Une fois que vous avez trouvé quelqu’un avec du talent, il faut lui donner tous les moyens possibles ». (Source et Copyrights : Times of Israel)
LE PLUS. (Source : www.cclj.be)

Daniel Zajfman fête cette année ses 11 ans de présidence à l’Institut Weizmann. Le docteur en physique d’origine belge revient avec nous sur son parcours, son alya et sa carrière professionnelle. « Venir en Israël a été la meilleure chose que j’ai faite dans ma vie », estime-t-il.

 Daniel Zajfman est né en Belgique en 1959. De ses parents juifs ashkénazes, il reçoit une éducation tout à fait laïque. « Mon identité juive a été forgée à l’Hashomer Hatzaïr plus qu’à la maison », confie celui qui fréquentera douze ans le mouvement jeunesse, en suivant sa scolarité à l’Athénée Robert Catteau. « C’est à l’Hashomer que j’ai tout appris : diriger, partager, comprendre les gens, prendre des responsabilités et les mettre en pratique. C’est grâce à elle si j’en suis là aujourd’hui », insiste le président de l’Institut Weizmann.

C’est le projet sioniste de l’Hashomer qui a donné à Daniel Zajfman l’envie de partir vivre en Israël à l’âge de 20 ans. Daniel s’installe d’abord à Haïfa, sa sœur aînée habitant déjà Jérusalem. « Ce qui m’a d’emblée séduit en Israël, c’est que l’âge n’avait pas d’importance », se souvient-il. « Il ne fallait pas nécessairement gravir les échelons comme en Europe, les opportunités étaient bien plus vastes. Israël est un pays particulièrement dynamique, qui permet rapidement d’avoir beaucoup de responsabilités, comme le montre l’armée. C’est une très grande force de la société israélienne ». Le jeune homme ne s’y trompe pas.
Après avoir étudié l’hébreu pendant un an, il se lance dans des études de physique au Technion, suivies d’un doctorat et, après l’armée, d’un post-doctorat à Chicago. Il est ensuite engagé comme chercheur en physique et science atomique et moléculaire au célèbre Institut Weizmann, au sud de Tel-Aviv. En 1991, Daniel Zajfman entame une importante coopération avec l’Institut de recherche de physique nucléaire en Allemagne, le Max Planck Institute of Nuclear Physics (Heidelberg), dont il est nommé directeur. En 2006, à 47 ans, il devient le 10e et plus jeune président de l’Institut Weizmann ! « Une preuve encore que l’âge ne fait pas la différence », sourit-il.
Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de l’image d’Israël, Daniel Zajfman préfère voir le verre à moitié plein. « Je pense que la critique est importante, d’où qu’elle vienne, mais je ne suis pas certain qu’elle soit toujours fondée. Les gens ne savent pas exactement ce qui se passe. Il faut venir ici, se baser sur des faits avant d’émettre un avis. En tant que directeur de l’Institut Weizmann, je peux vous assurer que les échos que je reçois d’Israël sont presque exagérément positifs. Il n’y a pas une semaine sans que je reçoive une invitation de l’étranger, une proposition de partenariat… A mon niveau, Israël jouit d’une image extraordinaire ».
Le développement scientifique en Israël a effectivement une renommée internationale et l’Institut Weizmann, créé en 1934 et considéré comme l’un des leaders du monde en transfert de technologies, a une valeur incontestable. Sept des 25 médicaments les plus vendus sont aujourd’hui sous licence de l’Institut.
La chasse aux talents
« Israël a démontré qu’il pouvait regarder vers le futur et construire quelque chose basé sur l’espoir, et non l’extermination, le malheur et la douleur », fait remarquer Daniel Zajfman. « La science est une des meilleures manières de le prouver. L’Institut Weizmann donne une autre image d’Israël, avec des investissements et des résultats valables pour le monde entier ».
Une contribution universelle dont le président de l’Institut est particulièrement fier. Avec le défi de faire venir à l’Institut les meilleurs chercheurs du monde. « La chasse aux talents est ce dans quoi j’investis le plus d’efforts. Vous pouvez avoir le maximum d’argent, le plus beau des laboratoires, sans les bonnes personnes, rien ne se passera », assure Daniel Zajfman, qui peut se targuer d’avoir engagé ces dix dernières années plus de 100 nouveaux chercheurs, sur un total de quelque 4.000 personnes travaillant à l’Institut Weizmann, dont 250 chefs de recherche, 1.100 étudiants et 400 post-doctorants issus des quatre coins du monde. « Nous n’avons aujourd’hui aucune volonté de devenir plus grand, juste encore meilleur », affirme-t-il.
Résidant sur le campus même de l’Institut, marié et père de deux enfants de 25 et 27 ans, Daniel Zajfman confie ne pas avoir éprouvé de difficultés à réaliser son rêve. Pour autant, il admet que « vivre en Israël est une profession en soi… Si nous pensons que nous devons vivre ici, nous n’avons pas d’autre choix que d’être optimistes », considère-t-il. « Encore une fois, on peut critiquer beaucoup de choses, mais si l’on voit l’évolution du pays depuis les années 60-70, quand Israël exportait des oranges, on se rend compte du chemin parcouru. Aujourd’hui, Israël est considéré comme l’empire des sciences et des technologies. Peu d’autres pays ont connu une évolution comparable ».

 

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