Tel-Aviv (Michel Hess). L’attentat de Barcelone a mis en avant les failles du système antiterroriste espagnol. Il est temps que les autorités espagnoles s’inspirent encore plus du savoir-faire israélien. La capitale catalane a été ces derniers mois, la cible de plusieurs projets d’attentats.

A SAVOIR. Depuis 2015, les forces de l’ordre ont arrêté plus de 163 personnes en Espagne soupçonnées de lien avec une organisation terroriste. Selon des sources émanant du site Wikileaks, la Catalogne serait considérée comme une plaque tournante du djihadisme international par la CIA. Aussi, face à la menace djihadiste et à l’embrigadement de jeunes recrues, âgés de 13 à 15 ans, le gouvernement espagnol a mis en place une politique antiterroriste qui se démarque des autres pays européens.

L’attaque survenue jeudi a fait au moins treize morts et une centaine de blessés, dont quinze grièvement, selon le gouvernement régional. Deux personnes ont été arrêtées. Les victimes de l’attentat survenu le 17 août à Barcelone sont d’au moins 18 nationalités différentes : française, allemande, espagnole, néerlandaise, argentine, vénézuélienne, belge, australienne, hongroise, péruvienne, irlandaise, grecque, cubaine, macédonienne, chinoise, italienne, roumaine et algérienne.

EXPERTISE. L’expérience israélienne en matière de lutte antiterroriste a permis à la population de développer au fil des années de nombreuses pratiques afin de lutter contre le terrorisme en restant « alerte » sans pour autant vivre dans la terreur ni dans la peur. Du sang-froid, de la vigilance de toute la population, de la solidarité, de l’adaptation permanente, de la formation, de l’éducation, des moyens, des personnes armées en permanence ainsi qu’un système de renseignement adapté aux multiples menaces sont parmi ces outils.
Dans toutes les villes d’Israël, indique le journal Libération « il n’y a pas un lieu public qui ne soit pas sécurisé. Impossible de pénétrer dans la moindre administration, hôpital, cinéma, centre commercial ou encore supermarché sans subir un contrôle
D’autre part, ajoute La Croix  « les Israéliens ont appris à s’accommoder de la violence : ils se sont résignés aux portiques de sécurité et à la fouille des sacs devant les centres commerciaux, les cinémas ou les écoles, ainsi qu’aux caméras de surveillance. Depuis des décennies, les vols d’El Al (la principale compagnie aérienne israélienne) et l’aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv sont hypersécurisés. ».
ESPAGNE. L’Espagne entretient des relations de bon voisinage et de coopération avec Israël et tous les pays du Proche-Orient. C’est elle qui, pour la première fois, a réuni les nations arabes et Israël à l’occasion de la Conférence de paix tenue à Madrid en 1991.
L’Espagne et Israël ont établi des relations diplomatiques en 1986, mettant ainsi un terme à une « anomalie historique », comme l’a dit à l’époque le ministre espagnol des Affaires étrangères, Francisco Fernández Ordóñez.
Israël et l’Espagne ont signé un protocole d’entente sur la coopération dans le domaine de la politique de défense. Un accord qui donne un cadre juridique permettant de développer des projets de collaboration dans l’armée. Entre 1995 et 2008, le gouvernement espagnol a exporté du « matériel de défense » et des « armes de petit calibre » à Israël pour une valeur de plus de 25 millions d’euros, ainsi que d’autres exportations de biens à double usage (civil et militaire) de plus de 8,6 millions de euros.
Israël fournit à l’Espagne la technologie la plus avancée en matière de sécurité et de renseignement. Selon un diplomate espagnol : « En 2011, l’Espagne a célébré le 25e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques avec Israël, des relations qui s’appuient dans une large mesure sur son excellence académique, sa capacité technologique et un modèle de croissance économique impulsé au cours des 20 dernières années, marqués par une forte composante R&D ».
« Sur le plan économique, l’Espagne maintient des relations particulièrement étroites avec les pays du Golfe. En 2014, Le roi Juan Carlos, accompagné de membres du gouvernement et de délégations de chefs d’entreprises, a effectué une série de déplacements dans les pays du Conseil de coopération du Golfe. Ces visites ont permis de mettre en exergue les relations particulières qui unissent l’Espagne aux monarchies arabes du Golfe, de resserrer les liens économiques avec ces pays et de renforcer la présence des entreprises espagnoles, déjà présentes dans la région avec des projets ambitieux, emblèmes de la Marque Espagne ».
 
 

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