Ils ont la même couleur et la même taille. Mais pas du tout la même valeur – un billet de 50 shekels ne vaut que 13 francs suisse. Cette ressemblance sur la forme, mais en rien sur le fond, inciterait certains à provoquer la confusion. C’est en tout cas ce que craint Pierre, qui dit avoir reçu récemment une coupure verte israélienne en faisant de la monnaie sur 200 francs. En regardant les billets côte à côte, la différence paraît flagrante. «Mais au milieu d’autres coupures, l’œil retient les couleurs ou la taille… et là, c’est plutôt ressemblant», alerte ce lecteur.
Une escroquerie d’envergure serait-elle en train de voir le jour sur les terrasses? Après vérification auprès de deux bureaux de change et de deux cabinets de numismatique vendredi, aucun spécialiste ne témoigne d’une envolée des arnaques sur ces billets. Cela «reviendrait à confondre du thé et du café», s’exclame l’un d’entre eux. Contactés, les services de la Banque nationale suisse indiquent ne «pas avoir connaissance d’un tel problème» et n’avoir «pas identifié de billets de 50 shekels dans les liasses reçues».
A priori, fausse alerte donc. Pour l’instant. Car comme le souligne l’expert en monnaie Olivier Chaponnière, les escroqueries du genre sont légion. «Il est courant que des personnes malveillantes utilisent des billets ressemblant à nos espèces dans le but de tromper les gens lors de manifestations ou de rassemblements – l’effet de foule facilitant la tromperie.» En pleine période de festivals, rythmée par des événements comme le Montreux Jazz ou le Paléo, de telles occasions ne manquent pas.
La monnaie nationale est souvent prise pour cible en raison de sa valeur. «Il n’est pas rare que certaines pièces russes des années 90 soient utilisées comme pièces de 5 francs dans les automates ou, pire, dans les rouleaux de monnaie. Disposées entre deux pièces de 5 francs, elles passent inaperçues», confie le numismate.
Et ce sans compter les fausses devises. En Suisse, les reproductions touchent cependant plutôt les pièces de 2 ou 5 francs. Comme le rappelle l’associé du bureau Chaponnière & Firmenich, l’encre miroitée utilisée sur les billets helvétiques rend leur contrefaçon dispendieuse – au point d’atteindre parfois la valeur du billet copié.
A l’étranger, la confusion la plus facile à provoquer reste celle sur les dollars américains, dont de nombreux billets présentent la même couleur et les mêmes dimensions. Prudence, donc, pour les voyageurs à destination des Etats-Unis.
(Source : 24 heures)

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