Israël garde un œil sur le renforcement de l’arsenal militaire algérien qui pourrait servir dans une coalition contre lui. Contrairement à la Tunisie qui maintient une armée à l’état d’embryon, l’armée algérienne a été modernisée avec l’acquisition de matériel sophistiqué.
Classée sixième mondiale des pays importateurs d’armes conventionnelles, l’Algérie a consacré 13 milliards de dollars aux achats d’armement en 2015, en particulier des avions de combat. Les forces navales verront bientôt accoster dans leurs ports d’attache trois corvettes lourdes furtives C28A, fabriquées en Chine, mais dotées de radars et d’électronique occidentaux. Les autorités allemandes ont approuvé un contrat d’armement entre un groupe de défense, Rheinmetall, et l’Algérie qui devrait permettre à l’entreprise allemande de produire des véhicules blindés sur place. Enfin, la Russie est le partenaire principal en tant que fournisseur d’armement militaire de pointe.
Les services de sécurité israéliens suivent de près l’évolution de l’Algérie qui fait preuve d’une véritable efficacité logistique. Le Mossad avait mis en garde le gouvernement, dès 2009, sur l’expansion dangereuse d’une force maritime algérienne capable de mettre en danger la sécurité intérieure d’Israël. La marine commerciale israélienne représente 70% du commerce extérieur qui transite via le détroit de Gibraltar en longeant les côtes algériennes à une distance de 185 km.
En dépit de l’éloignement, Jérusalem a mis l’Algérie sur la liste de ses ennemis potentiels. Des soupçons d’espionnage se sont d’ailleurs portés sur le Mossad après que deux de ses agents, portant des documents d’identité diplomatiques, aient été arrêtés par la police allemande sur le chantier naval où sont construites deux frégates Meko A200 pour le compte des Forces navales algériennes. Ils cherchaient à s’informer sur la technologie avancée des canons et sur les munitions «intelligentes».
L’Algérie, qui prétend qu’Israël espionne les bases militaires algériennes via son satellite Éros B, est devenue un État redouté et même une cible en raison de son armée forte, de ses ressources minières et pétrolières et surtout d’une politique extérieure non alignée.
Par Jacques BENILLOUCHE
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