Le bilan continue de s’alourdir à Beyrouth, après les violentes explosions qui ont dévasté le port et une partie de la ville mardi 4 août. Au moins 113 personnes sont mortes et des dizaines de personnes sont toujours portées disparues, selon le ministre de la Santé, Hamad Hassan.

L’énorme déflagration survenue mardi soir a aussi fait au moins 4 000 blessés. « Il y a certainement encore [des victimes] sous les décombres et nous recevons des dizaines d’appels pour des disparus », a-t-il précisé à des journalistes, en marge d’une réunion du gouvernement.

D’après les autorités libanaises, la double explosion aurait été provoquée par un stock d’environ 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium dans l’entrepôt du port de Beyrouth. De nombreux pays ont déjà apporté leur soutien et des aides au Liban. Emmanuel Macron se rendra jeudi 6 août au Liban pour y rencontrer « l’ensemble des acteurs politiques », d’après un communiqué de l’Elysée publié ce mercredi 5 août.

Rien n’indique que les explosions aient été provoquées délibérément, selon les autorités libanaises.

Le président américain, Donald Trump, a déclaré mardi que les généraux américains lui avaient dit que les explosions semblaient être causées par « une sorte de bombe ».« Ça ressemble à un terrible attentat », a-t-il ajouté. Le Pentagone a toutefois déclaré à l’AFP ne « rien avoir » à ajouter, conseillant de « contacter la Maison-Blanche pour des clarifications ».

Hassan Diab a quant à lui déclaré qu’il était « inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2 750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution ».

« C’est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire sur cette question », a-t-il ajouté selon des propos rapportés par un porte-parole en conférence de presse.

Combien de victimes ?

Les déflagrations ont tué plus de 100 personnes et en ont blessé plus de 4 000 autres, selon le bilan de la Croix Rouge libanaise mercredi matin.

Les recherches se poursuivent toujours dans les quartiers autour du port, dont les rues sont jonchées de débris de bâtiments effondrés.

Partout dans la ville, des Beyrouthins ont été blessés par des vitres brisées par le souffle des explosions. Tous les hôpitaux de la capitale sont saturés par l’afflux des blessés, et plusieurs ont subi des dégâts importants dans les explosions. L’hôpital Hôtel-Dieu de France a ainsi indiqué dans la soirée être arrivé à pleine capacité, après avoir accueilli plus de 500 blessés, de même que l’hôpital Rizk, avec 40 blessés.

Selon le gouverneur de Beyrouth Marwan Abboud, jusqu’à 300 000 personnes sont sans domicile en raison des dommages, qui s’étendent à près de la moitié de la ville et sont estimés à plus de trois milliards de dollars (2,53 milliards d’euros).

« Israël n’a rien à voir avec cet incident », a commenté auprès de l’AFP une source gouvernementale requérant l’anonymat.

« Je ne vois pas de raison de douter des informations émanant de Beyrouth […]. lI s’agit d’un accident qui semble avoir été causé par un incendie », a déclaré le chef de la diplomatie israélienne Gabi Ashkenazi mardi soir à la chaîne israélienne 12.

La tension entre les deux pays est montée d’un cran ces derniers jours, l’armée israélienne étant en état d’alerte à la frontière libanaise. La semaine dernière, après des mois de calme relatif, Israël a dit avoir déjoué une attaque « terroriste » et ouvert le feu sur des hommes armés ayant franchi la « Ligne bleue » séparant le Liban et Israël, avant qu’ils ne repartent côté libanais. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a attribué l’infiltration au Hezbollah, mouvement armé pro-iranien très influent au Liban et que l’Etat hébreu considère comme son ennemi. Accusé de « jouer avec le feu », le Hezbollah a démenti toute implication.

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(L’OBS)

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