«Merci, merci Paris.» Anne Hidalgo exulte. Du haut de son estrade, dressée à la dernière minute sur le parvis de l’Hôtel de ville, devant un public euphorique la maire de Paris savoure sa victoire. En Israël, il est clair qu’il s’agit d’une bonne nouvelle, même si aucun soutien officiel de la candidate n’avait été fait (Israël fait tout pour ne pas heurter Emmanuel Macron). La Municipalité de Tel-Aviv connait très bien Anne Hidalgo qui a eu l’occasion de se rendre dans la capitale économique d’Israël de nombreuses fois. Un fait inoubliable :

Tel-Aviv n’a pas oublié « Paris-Plages » : « En 2015. Jeudi 13 août, Paris-Plages prendra des faux airs de plage de Tel-Aviv, grande ville côtière israélienne et haut lieu de la fête à travers le monde. Cette opération de partenariat entre la capitale française et la capitale économique d’Israël a pris le nom de «Tel-Aviv Sur Seine». Cette initiative festive ne durera qu’une seule journée sur un mois de manifestation «balnéaire» sur les quais parisiens. Au programme : présence de foodtrucks proposant des spécialités locales, animations ludiques et gratuites, un DJ en soirée… » (DR)

SELON LE FIGARO. Après une campagne marathon, perturbée par la crise du coronavirus, la candidate socialiste est arrivée largement en tête du second tour dans la capitale. Selon les résultats provisoires, l’édile a été réélue avec 48,7% des voix, devançant sa rivale LR, Rachida Dati (33,8%), et la candidate de La République en marche, Agnès Buzyn (13,3%). «Vous avez choisi un Paris qui respire, un Paris plus agréable à vivre, une ville plus solidaire qui ne laisse personne au bout du chemin», a scandé la maire socialiste aux alentours de 22 heures, entourée de ses colistiers. Après un discours rapide, Anne Hidalgo, son équipe de campagne et les maires d’arrondissements sont partis fêter la victoire sur Le Marcounet, une péniche située sur les berges de la Seine.

Il faut dire que la partie semblait jouée d’avance, ou presque. Arrivée en tête du premier tour avec plus de 29 % des suffrages, Anne Hidalgo a bénéficié des nombreux rebondissements de la campagne parisienne. «Compte tenu des circonstances exceptionnelles et des multiples péripéties de l’élection, nous pouvons être satisfaits», se félicite Jean-Louis Missika, président de la liste «Paris en commun».

L’élue parisienne a renforcé sa position de leader dans l’entre-deux-tours grâce à son alliance avec le candidat Europe Écologie-Les Verts, David Belliard. Les deux listes se sont accordées sur de nombreux thèmes comme les projets d’aménagements urbains ou l’écologie. Les Verts ont notamment réussi à obtenir des garanties, comme celle du réaménagement de certaines friches avec pour objectif de «préserver ou d’augmenter la part de parcs et de jardins» dans Paris.

Faute d’alliances, refusant de faire «barrage» ensemble à la maire sortante, Agnès Buzyn et Rachida Dati ont rapidement été distancées par l’édile socialiste. La candidate LR y a cru jusqu’au bout, malgré des sondages en sa défaveur. Réélue dès le premier tour dans son fief du 7e arrondissement, l’ex-garde des Sceaux s’est efforcée de glisser une procuration dans un bureau de vote du 11e à la mi-journée. Preuve de sa «détermination», saluait-on dans son entourage. L’avant-veille du scrutin, elle continuait à faire campagne, distribuant des tracts, bien décidée à séduire les abstentionnistes. «C’est ça la méthode Dati. La mobilisation peut tout changer», soutenait-on fermement dans son premier cercle. Mais, comme au premier tour en mars, la participation a été faible.

Thèmes chers à la gauche

Du côté d’Agnès Buzyn la résignation était palpable lors des derniers jours de campagne. En fin de matinée, la candidate de la majorité présidentielle est allée voter dans son bureau de vote du 5e arrondissement, sans grand espoir. Non accompagnée, l’ancienne ministre de la Santé avait éludé les questions sur le nombre d’arrondissements qu’elle pouvait espérer remporter. «On va laisser les Français voter, avait-elle déclaré avant de se corriger dans la foulée: Les Parisiens voter.»

Comme en 2014, Anne Hidalgo les a convaincus, insistant sur des thèmes chers à la gauche, au cœur d’une campagne bouleversée par la crise du coronavirus.

Et les Parisiens ont fait leur choix. Comme en 2014, Anne Hidalgo les a convaincus, insistant sur des thèmes chers à la gauche, au cœur d’une campagne bouleversée par la crise du coronavirus. Piétonnisation des rues, nouvelles pistes cyclables, ajout de logements sociaux… autant d’idées qui ont fait la différence, face aux thématiques de sécurité et de propreté défendues par Rachida Dati. Quant à Agnès Buzyn, qui a remplacé au pied levé Benjamin Griveaux – tombé après la diffusion d’une vidéo à caractère pornographique -, elle paie notamment ses propos polémiques tenus dans Le Monde, où elle affirmait avoir prévenu l’exécutif de l’ampleur de l’épidémie, qualifiant au passage les élections municipales de «mascarade». La candidate de la majorité présidentielle a encore dégringolé par rapport au premier tour, terminant à 16 % (contre 17 % le 15 mars).

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