Le ministre de l’Economie Amir Peretz a annoncé une augmentation de de 17,25 % des taxes d’importations sur le ciment, matériau central dans le domaine de la construction. Il a ainsi accédé à la demande du groupe israélien Nesher, qui détient un quasi-monopole, et qui se plaignait que le ciment importé de Turquie et de Grèce était moins cher et lui faisait trop de concurrence. En échange, Nesher s’est engagé à ne pas augmenter ses prix dans les cinq ans à venir. La décision du ministre doit encore obtenir l’aval du ministre des Finances Israël Katz, qui est partisan d’une économie libérale.

Dans son annonce, Amir Peretz a assuré que cette décision, si elle est entérinée, n’entraînera pas d’augmentation des prix à la construction. Il a justifié cette mesure en expliquant que selon lui les importations de ciment à moindre coût n’avaient pas pour autant entraîné de baisses des prix des produits finis.

A l’opposé, l’Office national de la concurrence affirme que cette décision pourrait entraîner une vague d’augmentations et demande au ministre des Finances de ne pas approuver la décision du ministre de l’Economie.

Le député Chlomo Karhi (Likoud) a prévenu que cette décision ne passera pas, et qu’en cas d’accord du ministre des Finances, la commission des Finances ne permettra pas « de favoriser une politique qui risque de détruire l’économie du pays ».

La compagnie israélienne « Ciment » grande distributrice du ciment importé de Turquie et de Grèce a réagi avec colère : « La décision du ministre de l’Economie va faire revenir Israël à l’époque du pouvoir des grands monopoles et des syndicats puissants. Elle va aussi à l’encontre de l’avis de la commission professionnelle des taxes commerciales qui recommandait de ne pas augmenter les taxes d’importations sur le ciment. La tentative d’Amir Peretz de revenir aux vieux jours de la politique économique du Mapaï (Parti travailliste) qui avait submergé le pays de monopoles, de concentrations économiques et de prix élevés sera vouée à l’échec ».

Selon « Ciment », cette mesure pourrait entraîner une hausse d’au.moins 100.000 shekels du prix d’un appartement, et de centaines de millions de shekels pour l’Etat dans la construction d’infrastructures nationales : « La concurrence que nous avions réussi à faire introduire dans le domaine du ciment et du béton avait permis de créer des milliers d’emplois et de faire baisser les prix de 30%. Il est triste, mais surprenant, de voir que le ministre travailliste accorde la préférence à des groupes concentrés comme Nesher au détriment des dizaines de milliers de travailleurs dans l’industrie du béton, du ciment et de la construction, sous couvert de souci pour l’économie du pays. Nous sommes convaincus que le ministre des Finances qui a à coeur la question des infrastructures nationales et qui a promis de favoriser la concurrence afin de réduire les prix à la consommation fera échouer cette tentative du ministre de l’Economie ».

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