La start-up israélienne Weebit Nano tente de poser les jalons d’un nouveau standard informatique dans le domaine de la mémoire avec sa technologie ReRAM (ResistiveRAM) reposant sur l’oxyde de silicium. Elle essaie d’imposer une mémoire moins onéreuse, plus rapide, plus fiable et plus économe en énergie que la technologie Flash existante. Développée à partir des travaux du professeur James Tour de l’Université de l’Université Rice, à Houston au Texas, et avec l’expertise du CEA-LETI, un centre de recherche spécialisé dans les nanotechnologies à Grenoble.

Cet accord permet de passer des laboratoires à la production car le LETI a une grande expérience dans la mémoire et constitue, selon Weebit, une structure très flexible, ce qui est important pour une start-up.

La fabrication de ReRAm devrait commencer fin 2020. « L’idée est d’arriver chez n’importe lequel des fondeurs du marché et lui amener toutes les spécifications techniques afin qu’il puisse produire les mémoires. Nous sommes au point de commercialiser nos composants ReRAM et nous mesurons déjà la réponse du marché sur ces points clefs. »

Cette mémoire vive résistive utilise des filaments nanométalliques qui sont chargés ou non pour conserver des bits d’information. Le positionnement de Weebit Nano n’est pas d’attaquer frontalement la NAND flash, mais de percer plutôt sur celui des composants mémoires persistants embarqués dans les puces de type SoC et des systèmes embarqués dans l’IoT ou l’automobile.

« Nous estimons en effet que le marché des systèmes embarqués est moins exposé pour lancer notre activité », indique le CEO. « C’est un marché plus facile pour démarrer et nous pouvons montrer des exemplaires très résistants, capables de conserver des données intactes pendant 10 ans à une température de 150°. Ce qui est très important pour le marché de l’automobile ».

Et pour décoller, Weebit Nano compte sur le marché chinois où des contacts ont déjà été noués avec le fabricant de semi-conducteurs XTX Technology, anciennement connu sous le nom de Paragon Technology. « Nous avons démontré l’efficacité de notre technologie de mémoire ReRAM à l’oxyde de silicium dans l’usine de XTX », assure le dirigeant.

Webit Nano est conscient qu’Intel s’intéresse à la ReRam, mais ce dernier est plus intéressé par le marché des datacenters. A la fin de l’année, Webit Nano devrait pouvoir monter ses premiers modules mémoire complets et discuter affaires avec ses prospects.

Source : Le Monde Informatique & Israël Valley

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