EDITORIAL. Les deux députés Lapid et Yaalon sont les députés les plus virulents de Bleu-Blanc contre le Premier ministre. Ils se sont une nouvelle fois déchaînés. Mais sur une échelle de 1 à 10 ans dans la détestation de Bibi, il en est un incontournable. Il est au niveau 10!

C’est l’homme le plus détesté par la galaxie pro-Bibi. Gidéon Lévy est né en 1955, à Tel-Aviv. Il est journaliste israélien et membre de la direction du quotidien Ha’aretz. Ses propos sur la gouvernance de Bibi : « Le gouvernement actuel en Israël est le gouvernement le plus nationaliste et le plus réactionnaire que Israël ait jamais eu. M. Netanyahu est en poste depuis près de 10 ans, mais ce n’est que dans le présent terme que lui et ses collègues ont gagné assez de confiance pour commencer à changer le visage d’Israël et même de sa règle de droit. Son gouvernement a adopté une législation antidémocratique contre les ONG, a lancé une attaque politique contre le système juridique, lancé des campagnes de haine contre les médias et la gauche, et a déclaré la guerre à toute critique d’Israël à l’étranger ».

Les propos de Gidéon Levy sont acceptés en Israël par les milieux de la gauche radicale et arabe. Un évènement est survenu cette semaine qui a choqué les israéliens de tous bords : la potentielle fermeture de la Knesset, en raison de « raisons sanitaires ». Les israéliens ne savent pas s’il s’agissait d’info où intox. Il est clair que Yaïr Lapid a tout fait pour faire savoir que « Bibi veut confisquer la démocratie ».

La Knesset est la détentrice du pouvoir législatif, mais aussi d’un pouvoir de contrôle sur le pouvoir exécutif. Ainsi elle :

  • vote les lois ;
  • vote le budget ;
  • contrôle le gouvernement ;
  • élit le président de l’État et son contrôleur ;
  • peut censurer le gouvernement.

Le président de la Knesset préside les séances, contrôles les dépenses parlementaires et contresigne les lois déjà signées par le président de l’État et le Premier ministre. Par ailleurs, il est le deuxième personnage de l’État, dans la mesure où il remplace le président de l’État en cas de démission ou de décès. Actuellement, Yuli-Yoel Edelstein (Likoud) est le président de la Knesset. Il a été élu après les élections de 2013.

Tout le monde sait que Bibi Netanyahou est légaliste et n’a rien d’un dictateur assoiffé de pouvoir. La bataille contre le coronavirus qu’il mène au pas de charge et d’une main de fer semble satisfaire les israéliens. Son attitude guerrière à la Knesset est liée au fait qu’il ne veut pas entrer en prison comme Ehoud Olmert. Ni plus, ni moins. (Daniel Rouach)

LE PLUS. Gideon Levy a souvent adopté une position très critique à l’égard du gouvernement de son pays et il est à ce titre particulièrement prisé des médias européens. C’est pour cette raison qu’il est, d’après Ben-Dror Yemini, directeur éditorial du journal Maariv, « sans doute le plus célèbre et le plus invité des journalistes israéliens ».

En Israël, il est régulièrement et violemment critiqué par des opposants qui l’accusent de soutenir les palestiniens . En 2008, Arutz Sheva a signalé que quelques extraits de son article « Caterpillar fashion » comme anti-israéliens. Quelques personnalités comme l’écrivain Avraham Yehoshua, le reporter Roni Danie, ou la romancière Irit Dinur ont décidé d’annuler leurs abonnements à Haaretz après des tribunes publiées par Levy, dénoncées comme violemment « malhonnêtes » par ces derniers. Durant la guerre de l’été 2014 contre le Hamas à Gaza, l’animosité de l’opinion publique israélienne à son égard avait contraint son employeur à lui adjoindre un garde du corps.

SELON LPH LE PETIT HEBDO : « Les deux députés les plus virulents de Bleu-Blanc contre le Premier ministre se sont une nouvelle fois déchaînés mardi après-midi. Sur sa page Facebook, Yaïr Lapid a écrit: « Citoyens d’Israël, aujourd’hui, 17 mars 2020, vous ne vivez plus dans une démocratie! Le système judiciaire est fermé depuis quatre jours, le président de la Knesset, qui n’a pas été élu (sic) a fermé la Knesset et refuse que soit élu un nouveau président(…)Pour l’instant, la seule institution qui agit est un gouvernement de transition non élu avec un Premier ministre qui a perdu les élections »…

Tout aussi virulent, Moshé (Boguy) Yaalon a déclaré: « Pour ceux qui n’ont toujours pas compris: c’est la troisième fois que Netanyahou tente d’arriver à 61 députés dans le but de fuir la justice et pour régner en dictateur. Il a une nouvelle fois échoué mais n’accepte pas le verdict des urnes. C’est pour cela qu’il exploite maintenant la crise du Corona de manière irresponsable, paralyse les tribunaux, porte sciemment atteinte à la supervision démocratique du parlement sur le gouvernement, divise la population et utilise les médias à son profit ». Bleu-Blanc formera un gouvernement d’urgence le plus large possible, même s’il s’agit au début d’un gouvernement étroit, afin de sauver le pays. Nous ne permettrons pas à Binyamin Netanyahou de transformer Israël en dictature »…

 

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