Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s’est déclaré, le 17 mars, prêt recourir à «tous les moyens» y compris la nationalisation pour «protéger» les entreprises françaises menacées par la crise du coronavirus. En Israël, personne ne pense à une renationalisation de grandes firmes. Mais la rumeur va bon train : et si Israël, pour sauver El Al, qui est en train de plonger dramatiquement, rachète la compagnie aérienne? Ce n’est pas l’hypothèse la plus réaliste.  Les israéliens n’aiment pas la culture de la nationalisation, sauf dans le cas d’une situation vraiment catastrophique (cela a été le cas dans les années 80 avec les banques). De nombreux milliardaires juifs américains où canadiens peuvent probablement acquérir, pour une bouchée de pain, cette firme emblématique. Le sionisme économique fait partie de l’ADN d’Israël.

SELON (1)  « «Je n’hésiterai pas à employer tous les moyens qui sont à ma disposition pour protéger les grandes entreprises françaises», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse téléphonique. Et d’ajouter : «Cela peut passer par de la capitalisation ou une prise de participation. Je peux même employer le terme de nationalisation si nécessaire.» «Il y a aussi une guerre économique et financière. […] Elle sera durable, elle sera violente, elle doit mobiliser toutes nos forces», avait-il également martelé ce 17 mars au matin sur RTL.

«La guerre sanitaire, j’espère que c’est une affaire de semaines. La guerre économique et financière, c’est une affaire de mois. Il faudra donc du temps pour faire redémarrer l’économie, pour lui redonner toute sa puissance», a encore insisté Bruno Le Maire, au lendemain des nouvelles restrictions annoncées par Emmanuel Macron.

Le contexte économique avait par ailleurs conduit, quelques jours plus tôt, le gouvernement français à faire machine arrière (temporairement ?) sur son projet controversé de privatisation des Aéroports de Paris (ADP).

Et pour cause, le business n’est pas à la fête. La baisse de la demande et la désorganisation des chaînes de production du fait des mesures de confinement conduit de plus en plus d’entreprises à réduire ou même à suspendre complètement leur production pour abaisser leurs coûts.

Renault, PSA, Michelin, ont ainsi annoncé la fermeture de leurs usines en France, et Airbus a suspendu sa production dans le pays et en Espagne pendant quatre jours. Certains groupes, à l’image d’Air France-KLM, vivent un supplice en Bourse et ont vu leur capitalisation fondre en quelques jours.

Pour limiter les dégâts, et éviter les faillites d’entreprises en cascade, parce que trop fragiles pour encaisser un arrêt total de leur activité pendant des semaines, le gouvernement va dégainer un arsenal immédiat de 45 milliards d’euros. L’essentiel (32 milliards d’euros) passera en report ou annulation de charges sociales et fiscales, déjà en place depuis plusieurs jours.

Des investissements publics importants qui tranchent avec les politiques économiques traditionnellement menées. Mais ces mesures dictées par l’urgence de la situation mèneront-elles à une remise en cause plus profonde du modèle économique ? Il est probablement trop tôt pour l’affirmer ».

(1) https://francais.rt.com/economie/72678-coronavirus-france-italie-envisagent-nationaliser-entreprises-difficulte

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