La start-up israélienne Innoviz commercialise une nouvelle génération de ces capteurs, qui permettent au véhicule autonome de percevoir ce qui l’entoure. Innoviz va pouvoir aborder tranquillement la commercialisation de son premier produit après avoir bouclé sa deuxième levée de fonds, d’une valeur de 65 millions de dollars (55 millions d’euros). Cette start-up israélienne produit des capteurs Lidar, l’un des composants essentiels du véhicule autonome, lui permettant de percevoir la route, les autres véhicules et les éventuels obstacles autour de lui. Ce tour de table, auquel ont participé tous les anciens investisseurs, fait entrer au capital les fonds Glory Ventures et Capital 360 Partners, le groupe technologique sud-coréen Naver, ainsi que deux équipementiers automobiles, Delphi et Magna. La valorisation de la start-up n’est pas connue.

Casser les prix des capteurs

Innoviz conçoit des Lidar de nouvelle génération, dits « solid-state », beaucoup moins coûteux et plus petits que ceux utilisés actuellement par les entreprises qui testent des véhicules autonomes. « Elles utilisent toutes les mêmes gros Lidar mécaniques rotatifs, qui coûtent entre 40 000 et 70 000 dollars l’unité », explique Liron Eldar, vice-présidente d’Innoviz, en charge du marketing et de la communication. « Ce n’est pas une solution, on ne peut pas ajouter une technologie si chère au coût des véhicules. » Le premier produit de la jeune pousse, Innoviz Pro, à destination de ces mêmes testeurs de véhicules autonomes, devrait coûter moins de 10 000 dollars et sortir début 2018. En 2019, Innoviz One a pris le relais. Ce capteur Lidar est directement intégré aux véhicules au moment de leur production, permettant de réduire son coût à « quelques centaines de dollars », promet Innoviz.

L’Israélien n’est pas le seul à plancher sur cette nouvelle génération de capteurs, reconnaît Nicolas Autret du fonds de capital-risque français Capital 360 Partners. Mais l’investisseur, qui a rencontré plusieurs sociétés travaillant sur les mêmes produits, estime qu’Innoviz est la plus avancée. « Les concurrents sont encore en R&D, alors qu’Innoviz montre déjà ses produits et a permis à des experts de les tester. »

Déjà quelques gros clients

L’autre avantage d’Innoviz, selon lui, est que la société s’est déjà assurée le soutien de deux puissants partenaires industriels : les équipementiers Deplhi et Magna, qui travaillent sur des technologies de conduite autonome, et vont vendre l’Innoviz Pro à leurs clients (les constructeurs auto) à partir de 2018. Ils aideront aussi la société à intégrer son second produit, Innoviz One, aux prochains véhicules des constructeurs. Capital 360 Partners s’attend ainsi à « une accélération » des revenus d’Innoviz, qui n’est pas encore rentable, en 2018.

Le 65 millions de dollars levés par Innoviz vont lui permettre de recruter pour passer de 80 employés aujourd’hui à une centaine avant la fin de l’année. De quoi renforcer les rangs de son centre de R&D en Israël et ouvrir des bureaux de vente dans des marchés automobiles importants (Europe, Etats-Unis, Asie). Malgré ses atouts, Innoviz devra composer avec un concurrent mieux établi et financé : Velodyne, le leader des Lidar de première génération. La start-up de la Silicon Valley, soutenue par un investissement de 150 millions de dollars de Ford et Baidu l’année dernière, a elle-aussi annoncé son intention de commercialiser en 2018 des Lidar « solid-state » intégrables aux voitures.

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