« Donald Trump n’a rien fait de mal ». Les avocats chargés de défendre le président américain ont commencé, samedi 25 janvier, à présenter leurs arguments dans son procès en destitution devant le Congrès. Comme l’accusation, ils disposeront au total de 24 heures, étalées sur trois journées, pour contrer les accusations d’abus de pouvoir et d’entrave à la bonne marche du Congrès.

Les avocats de Donald Trump ont entamé samedi leurs plaidoiries, après le long réquisitoire des démocrates en faveur d’une destitution du président américain, mis en accusation pour abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès.

« Quand vous entendrez les faits […] vous verrez que le président n’a absolument rien fait de mal », a lancé Pat Cipollone, avocat de la Maison Blanche pour Donald Trump, qui a pris la parole devant le Congrès lors d’une brève séance exceptionnellement organisée un samedi.

« La plus grande interférence dans les élections de l’histoire américaine »

L’objectif des avocats du milliardaire américain est de démontrer qu’il n’a pas commis d’abus de pouvoir et qu’il ne constitue pas une menace pour la démocratie, contrairement à ce qu’ont conclu ses accusateurs démocrates.

Dans un Sénat contrôlé par les républicains (53 sièges sur 100), l’acquittement du 45e président des États-Unis, le troisième de l’histoire américaine à subir un procès en destitution, fait peu de doute. Mais à moins de 300 jours de l’élection présidentielle, les débats sont aussi une bataille pour l’opinion publique.

Face à des sénateurs impatients de quitter Washington pour le week-end, en particulier les candidats démocrates Bernie Sanders et Elizabeth Warren, désireux de retrouver les estrades de campagne dans l’Iowa, les défenseurs du président ont été brefs : à peine deux heures.

Mais comme l’accusation, les avocats du milliardaire disposeront au total de vingt-quatre heures, étalées sur trois journées.

La présentation de samedi s’assimilait plutôt à une « bande-annonce », selon les termes de la défense, avant le plat de résistance que constituera l’intervention du célèbre constitutionnaliste Alan Dershowitz, qui fut, entre autres, l’avocat d’O.J. Simpson et du financier Jeffrey Epstein.

Face aux sénateurs, Pat Cipollone a accusé les adversaires politiques du président de chercher à organiser « la plus grande interférence dans les élections de l’histoire américaine ».

« Ils vous demandent de (destituer le président) sans la moindre preuve […] Ils vous demandent de déchirer tous les bulletins de vote de ce pays », a-t-il asséné.

« Laissez le peuple décider »

« Nous ne pouvons accepter cela », a-t-il ajouté, promettant de mener à bien la deuxième partie de ce procès historique de façon « efficace et rapide » pour que tous les Américains puissent se tourner vers le rendez-vous électoral du 3 novembre. « Laissez le peuple décider, c’est ce que les pères fondateurs voulaient », a-t-il conclu.

La Chambre des représentants, aux mains des démocrates, a mis le président en accusation le 18 décembre.

Preuve que Donald Trump peut compter sur un « Grand Old Party » au garde-à-vous, pas un seul républicain n’avait alors soutenu ce vote « d’impeachment ».

Samedi, les partisans du président sont montés en première ligne. « Deux heures de vérité écrasent largement vingt heures de spéculations et de rumeurs », a tweeté l’élu républicain Jim Jordan en référence aux arguments développés par les démocrates depuis mercredi.

Mais dans une Amérique très divisée, rien n’indique que ces auditions fassent véritablement bouger les lignes, parmi les élus comme parmi les électeurs.

« Il sera intéressant de voir, quand tout sera terminé, combien d’Américains auront regardé à la fois l’accusation et la défense », soulignait David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama.

« Ou, est-ce que ce sera comme l’essentiel de notre débat politique, avec des gens qui n’écoutent que les arguments qui les renforcent dans leurs convictions ? »

Avec AFP

Source :i24News

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