Jean-Yves Le Drian a estimé lundi que la diplomatie pouvait encore s’inviter dans le dossier iranien. « Il est temps d’arrêter cette spirale infernale », a poursuivi le ministre des Affaires étrangères lors d’un entretien télévisé. La perspective d’une guerre en Iran n’est pas inéluctable, a estimé Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères. « Il y a encore de la place pour la diplomatie après la mort du général iranien Qassem Soleimani« , tué par les États-Unis dans la nuit de jeudi à vendredi, a-t-il déclaré lundi 6 janvier sur BFMTV.

Il a en outre appelé les Iraniens à la retenue. Sans baisse de la tension au Moyen-Orient, « les risques de guerre sont au rendez-vous », a déclaré le chef de la diplomatie française. « Mais il y a encore de la place pour la diplomatie (…) personne ne veut la guerre », a-t-il ajouté. « Il est temps d’arrêter cette spirale infernale », a encore dit Jean-Yves Le Drian, exhortant l’Iran à renoncer à une stratégie de représailles. (Avec Reuters)

SUR EUROPE1. Dans un communiqué commun, les dirigeants des trois pays européens demandent à l’Iran d’abandonner les mesures qui sont contraires à l’accord nucléaire de 2015, comme l’enrichissement d’uranium. « Il est à présent crucial d’opérer une désescalade », demandent Angela Merkel, Emmanuel Macron et Boris Johnson.

L’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont appelé dimanche l’Iran à abandonner les mesures qui sont contraires à l’accord nucléaire de 2015, alors que Téhéran vient d’annoncer qu’il s’affranchissait de toute limite sur l’enrichissement d’uranium. « Nous appelons l’Iran à retirer toutes les mesures qui ne sont pas conformes à l’accord nucléaire », ont déclaré dans un communiqué commun la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Tensions croissantes

L’accord a été conclu à Vienne en 2015 après douze ans de crise et d’intenses négociations entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) plus l’Allemagne. L’Iran s’y engage à réduire ses capacités nucléaires en échange de la levée de sanctions internationales. Mais, en 2018, le président Donald Trump a décidé le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord et le rétablissement de sanctions. Depuis, l’Iran s’est progressivement affranchi d’engagements figurant dans l’accord.

Les trois responsables européens ont par ailleurs évoqué dans leur communiqué les tensions croissantes consécutives à la frappe aérienne américaine qui a tué vendredi à Bagdad le général iranien Qassem Soleimani et un important responsable irakien pro-iranien, Abou Mehdi al-Mouhandis.

« Maximum de retenue et de responsabilité »

Ils appellent dans ce contexte l’Iran, qui a promis des représailles, à s’abstenir de mener « de nouvelles actions violentes ou d’apporter son soutien à de telles actions ». « Il est à présent crucial d’opérer une désescalade. Nous appelons tous les acteurs à montrer le maximum de retenue et de responsabilité », déclarent Angela Merkel, Emmanuel Macron et Boris Johnson.

Leur communiqué commun a été publié quelques heures après qu’ils se sont entretenus au téléphone. Plus tôt dimanche, un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré que les trois dirigeants s’étaient mis d’accord pour coopérer à une réduction des tensions dans la région.

SUR FRANCE CULTURE. L’ayatollah Khamenei a promis qu’une « vengeance implacable » attendait les États-Unis, après la frappe américaine qui a tué le général Ghassan Soleimani. Si, depuis, d’autres déclarations officielles sont venues modérer ces propos, que veut et que peut l’Iran? Entretien avec Mahnaz Shirali.

Jusque-là, le régime de Téhéran paraissait vouloir mettre à l’épreuve la stratégie dite de « pression maximale » des Etats-Unis, en faisant le pari que Donald Trump n’irait jamais à la confrontation, lui qui a été élu en 2016 notamment en critiquant les guerres inutiles.

En ordonnant jeudi dernier le bombardement qui a tué le général iranien Ghassem Soleimani posté en Irak, le président américain a montré qu’il était prêt à passer à un nouveau stade. L’Iran a-t-il le désir, et les moyens, de riposter à son tour? Cela nécessiterait d’engager des moyens supplémentaires dont l’ont privé les sanctions américaines, et les millions d’Iraniens qui ont manifesté en novembre ont clairement dit leur refus de voir l’argent iranien dilapidé pour son simple prestige régional…

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