Il y a 60 ans, le 4 janvier 1960, Albert Camus disparaissait….l’occasion de nous rappeler que dans un monde en proie à la montée du radicalisme, du racisme, de l’homophobie et toutes sortes de discriminations, « le bacille de la peste ne meurt ni disparaît jamais. ».

Selon le site du CRIF : « Albert Camus a fait preuve d’un philosémitisme admirable tout au long de sa vie. Il a eu de nombreux amis juifs notamment Liliane Choucroun qui lui a présenté celle qui est devenue sa femme. C’est un pneumologue juif, le docteur Henri Cohen qui l’a soigné après sa rechute de sa tuberculose. Il a assuré à Oran, dès 1940 les fonctions d’enseignant au “ Cours Descarte » créé par André Bénichou, père de Pierre Bénichou. Cet établissement privé accueillait des enfants juifs qui avaient été expulsés des écoles publiques françaises conformément aux dispositions abrogeant le décret Crémieux, le 7 octobre 1940. Albert Camus a du quitter en 1942 le climat humide du nord de l’Algérie pour se reposer à la « maison forte » du Panelier, à quatre kilomètres du Chambon-sur-Lignon, en Auvergne. C’est là qu’il a rencontré un de ses vieux amis d’Algérie, André Chouraqui avec lequel il a eu de nombreuses discussions à propos de l’ouvrage qu’il écrivait: « La Peste ». Est-ce un hasard si Camus a trouvé refuge au Chambon-sur-Lignon ? Ce petit village niché à 1000 mètres d’altitude, aux confins de la Haute-Loire et de l’Ardèche a sauvé pendant la Seconde Guerre mondiale entre 3000 et 5000 Juifs, ce qui lui valut la récompense collective et exceptionnelle de “Juste”. La présence de cet homme exceptionnel dans un lieu aussi exceptionnel a une signification symbolique qui n’échappera à personne… »

Avant que l’antisionisme ne fleurisse allègrement dans certains milieux intellectuels, Camus n’a pas hésité à évoquer « ses amis d’Israël » et surtout à rappeler « l’exemplaire Israël qu’on veut détruire sous l’alibi de l’anticolonialisme, mais dont nous devons défendre le droit de vivre, nous qui avons été les témoins du massacre de millions de juifs et qui trouvons juste et bon que les survivants créent la patrie que nous n’avons pas su leur donner ou leur garder ».

FRANCE24. Six décennies après sa mort, l’héritage laissé derrière lui par Albert Camus demeure intact. Ses écrits et ses déclarations continuent d’inspirer, et servent encore de support aux mouvements de lutte pour la liberté, des Printemps arabes, il y a dix ans, aux manifestations prodémocratie actuelles à Hong Kong.Il y a 60 ans, Camus est mort. « Ou peut-être hier, je ne sais pas. » Le 4 janvier 1960, Albert Camus décédait à l’âge de 46 ans dans un accident de voiture qui a sidéré la France entière. La littérature française perdait alors l’une de ses plus éminentes figures. Un écrivain qui, six décennies plus tard, continue de passionner, d’être lu et cité. Prix Nobel à l’âge de 43 ans, l’auteur de « L’Étranger », « La Peste », « La Chute » ou encore du « Mythe de Sisyphe » était aussi dramaturge, philosophe, journaliste et éditorialiste… On estime à plus de 20 millions le nombre d’exemplaires de ses livres vendus à ce jour par son éditeur historique, Gallimard. Ses écrits ont par ailleurs été traduits dans 70 langues.

« Passeur de démocratie »

S’il a marqué par son œuvre, Albert Camus s’est aussi fait remarquer pour ne s’être dérobé devant aucun combat. Intellectuel engagé, celui-ci a condamné tour à tour les grandes tragédies de son temps : Hiroshima, la dictature franquiste espagnole, l’horreur nazie, la terreur des goulags russes… Ayant en horreur les simplifications à outrance et regardant le réél dans toute sa complexité, il a développé une pensée de la mesure et de la nuance.

S’il n’a pas manqué de dénoncer la violence de la guerre d’Algérie (1954-1962), pays de ses origines omniprésent dans sa vie comme dans son œuvre, ne pas prendre clairement « parti » pour l’indépendance lui vaudra de nombreux reproches. Aujourd’hui encore, le désir de justice, de liberté et de revolte qui émane de son œuvre ne cesse de faire écho à l’actualité. D’aucuns disent que le « Printemps arabe », né dès fin 2010 en Tunisie, serait un mouvement très « camusien », dès lors que le peuple se révolte pour conquérir sa liberté. Au fil des luttes, à travers le monde, il n’est pas rare de voir repris les mots de ce « passeur de démocratie ». « La liberté n’est rien d’autre que la chance d’être meilleur », disait Albert Camus. Cette citation figure aujourd’hui au cœur des manifestations prodémocratie à Hong Kong.

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