EDITORIAL. Le nombre d’étudiants israéliens en France est faible. Moins d’une centaine. L’étude ci-dessous présentée par Le Figaro explique peut-être pourquoi de nombreux jeunes israéliens renoncent à faire des études en France. Même si l’antisémitisme n’est pas violent (aux Etats-Unis il peut l’être) la plupart du temps, les médias israéliens en rajoutent sans cesse en décrivant la France comme un pays bien peu sympathique vis à vis des israéliens.

Intéressant à savoir. Selon l’Ambassade de France en Israël : « Chaque année, de nombreux étudiants israéliens partent étudier la médecine à l’étranger, notamment en Roumanie, en Moldavie et en Italie. Dans le but d’attirer plus d’étudiants dans les filières de médecine françaises, l’Ambassade France en Israël mène une stratégie triple : promouvoir l’apprentissage de langue française, établir des partenariats permettant de faciliter l’accueil d’étudiants israéliens en première année d’études de médecine en France et enfin, plus généralement, développer les relations entre les facultés de médecine françaises et israéliennes. Ainsi, depuis mars 2015, trois classes de français ont été ouvertes par l’Institut français de Nazareth pour des jeunes désireux de suivre des études supérieures en France. Ils sont accompagnés par l’équipe de Campus France en Israël dans la définition de leur projet académique et dans leurs démarches administratives avant leur départ en France. En 2016, les universités d’Angers et de Reims ont établi un accord de partenariat avec l’Ambassade de France en Israël pour faciliter l’accueil d’étudiants israéliens. A la rentrée 2016, trois étudiantes israéliennes originaires de Nazareth ont commencé la première année du programme PluriPASS pour préparer les concours d’entrée aux études de médecine à l’Université d’Angers ». (DR)

Selon le Figaro : « L’union des étudiants juifs de France (UEJF) et l’Ifop ont réalisé la toute première enquête sur l’antisémitisme à l’université. Si les étudiants juifs sont très nombreux à être victimes de violences, ils ne sont que 1% à aller porter plainte.

L’antisémitisme se banalise dans les universités. C’est le bilan de la première enquête jamais effectuée sur les actes antisémites dans les établissements d’enseignement supérieur, dont nous livrons ici les premières données. Commandée à l’Ifop par l’union des étudiants juifs de France (UEJF), cette enquête inédite fait suite à une multiplication des actes violents envers des étudiants ou des institutions juives, comme le saccage du local de l’UEJF en mars dernier, ou la découverte de tags antisémites à HEC en octobre. Et d’après ces premiers chiffres, on note qu’une immense majorité d’étudiants juifs ont déjà été témoins d’actes antisémites, même s’ils sont très peu nombreux à porter plainte.
Ils sont en effet 89% d’étudiants juifs à avoir été déjà victimes d’actes antisémites et 20% à des agressions. Par ailleurs, 45% des répondants à l’enquête, étudiants juifs ou non, ont déjà été confrontés à des actes antisémites sur leurs lieux d’études. «Il y a une banalisation de l’antisémitisme depuis une dizaine d’années, explique au Figaro Sacha Ghozlan, le président de l’UEJF. Sur internet, sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les couloirs des universités, la parole de haine se banalise. Dieudonné a été le premier à instrumentaliser la haine antijuifs pour en faire de l’humour, et depuis, c’est devenu presque normal.»

Stéréotypes

Malgré ces données inquiétantes, l’étude note pourtant que les stéréotypes sur les juifs sont plus faibles en milieu étudiant qu’ailleurs. «Les gens sont globalement plus éduqués à l’université, ce qui empêche certains clichés de véhiculer, note encore Sacha Ghozlan. Malgré tout, les étudiants juifs sont très souvent victimes. Cela signifie que les factions antisémites à la fac, bien qu’assez rares, sont très actives et virulentes.»
Ces violences récurrentes ne poussent pourtant pas les étudiants juifs de France vers le commissariat: ils ne sont en effet que 1% à aller porter plainte. «20% d’entre eux ont peur des représailles en cas de dépôt de plainte», poursuit le président de l’UEJF.

Référents absents

Il y a trois semaines, les responsables des dix universités du Grand Est et des Hauts-de-France avaient mis en ligne un texte pour lutter contre la violence antijuifs dans leurs établissements. Un rôle qui n’existe pas ou passe bien trop inaperçu dans la plupart des universités, selon Sacha Ghozlan. «Les étudiants ne savent pas vers qui se tourner, poursuit-il. Il faudrait que le jour de l’inscription, quand ils viennent se renseigner pour les bourses ou les associations, on leur fasse une présentation du référent.» De fait, 88% des étudiants sondés ne savent pas qui est le référent racisme et antisémitisme dans leur université ».

Partager :