Les milliers de chrétines qui vivent en Terre-sainte ont été choqués par l’incendie. Le Bureau central de statistiques d’Israël a fourni des données relatives aux citoyens israéliens de foi chrétienne. Selon les sources officielles consultées par l’Agence Fides, les citoyens chrétiens sont au nombre de 170 000 soit 2 % de la population contre 5 % dans les années 1970. Plus des trois quarts (78,9 %) sont Arabes. Les autres sont généralement des immigrants.

COMPLOTS & CIE. Notre-Dame de Paris était encore rongée par les flammes que les chasseurs de coïncidences et spécialistes autoproclamés d’architecture médiévale cherchaient d’éventuels coupables, alors que l’enquête s’annonce longue et complexe, et que les premiers éléments pointent une cause accidentelle. En Israël les médias n’ont jamais tenté de valoriser une thèse complotiste. Ceci n’est pas du tout le cas en France.

Selon (1) : « Un attentat ? Une diversion ? Les théories du complot et autres interprétations plus ou moins insidieuses se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux depuis lundi 15 avril. De nombreux internautes français ont par exemple signalé, entre ironie et suspicion, que cet incendie avait poussé le président français Emmanuel Macron à repousser une allocution très attendue en pleine crise sociale. Des groupes Facebook de « gilets jaunes » ont d’ailleurs décidé de limiter temporairement les publications pour éviter la diffusion de rumeurs de ce type, qui se propageaient à vitesse grand V.

YouTube associe l’incendie au 11-Septembre

Outre-Atlantique, un chroniqueur de Time Magazine a tweeté qu’un « ami jésuite » lui avait rapporté que des salariés de la cathédrale lui avaient affirmé que le feu était d’origine criminelle. Avant de supprimer son tweet et d’évoquer des « on-dit ». Aux États-Unis et en Corée du Sud, YouTube a mis de l’huile sur le feu en diffusant par erreur sous les images de la cathédrale en flammes un bandeau informatif évoquant les attentats du 11-Septembre.

Sur la chaîne américaine Fox News, un élu municipal de Neuilly, s’est fait sèchement couper lundi soir quand il a commencé à évoquer l’hypothèse d’un attentat. Il était en train de dire que « le politiquement correct » allait nous « faire croire à un accident » quand le journaliste Shepard Smith lui a rétorqué : « Nous n’allons pas spéculer ici sur des causes que nous ne connaissons pas ». « Les théories conspirationnistes n’ont aucun intérêt et sont même souvent contre-productives », avait poursuivi le journaliste.

« Le cadre est idéal. Ça va partir dans tous les sens« , prévient Didier Desormeaux, journaliste et auteur du livre Le complotisme, décrypter et agir.  « Avec la charge symbolique extrêmement forte de Notre-Dame, on va trouver des interprétations allant de la pensée la plus intégriste à des explications politico-sociales. Ça va se cristalliser sur deux ou trois interprétations complotistes », souligne-t-il.

De fausses pistes pour alimenter l’islamophobie

Plusieurs internautes ont par exemple cru voir une personne vêtue d’un « gilet jaune » marcher près du toit en flammes. Individu qui n’était en fait qu’un pompier. D’autres ont cru voir sur l’autre côté du toit une personne contempler le feu… alors que ce n’était qu’une statue. Certains ont aussi lancé de fausses pistes pour inciter leur public à la haine anti-musulmans : une vidéo présentant un montage de cris « Allah Akbar » sur des images de la cathédrale en feu était encore visible sur YouTube mardi 16 avril.

Du côté des politiques, plusieurs personnalités de l’opposition ont également joué sur l’ambiguïté dans les médias ou sur les réseaux sociaux, profitant immédiatement du drame pour faire passer un message politique.

« Comment ne pas voir le lien entre l’incendie de ce chef-d’oeuvre du patrimoine religieux français et le président de la République française », a tweeté Christine Boutin, la présidente d’honneur du Parti chrétien-démocrate (droite). Avant de supprimer son tweet et de saluer une « belle intervention » d’Emmanuel Macron.

Le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a demandé sur LCI à « savoir si c’est un accident ou si c’est un attentat ». Des suppositions reprises aussi dans un tweet par le député UDI Meyer Habib: « Accident ou attentat criminel ? Aucune piste à exclure« . « On n’est pas responsable politique quand on se complaît dans le complotisme », a cinglé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

Un lien avec les violences faites aux chrétiens

Plusieurs personnalités ont aussi profité de l’incendie de Notre-Dame de Paris pour faire un lien avec les violences faites aux chrétiens, invoquant l’incendie criminel qui a endommagé l’entrée de l’église parisienne Saint-Sulpice mi-mars, et la profanation de plusieurs églises françaises début février.

L’incendie de la cathédrale a également donné lieu à des interprétations politico-religieuses beaucoup plus ciblées : deux tabloïds serbes ont évoqué une « punition divine » provoquée par la présentation d’un drapeau du Kosovo dans son enceinte lors d’une cérémonie en 2018, avant de retirer leurs articles.
Et d’autres internautes y ont vu une vengeance contre un jeune Français, Hugo, auteur samedi 13 avril d’un tweet humoristique basé sur une photo de La Mecque, jugée blasphématoire par certains musulmans, et qui lui avait valu une avalanche de menaces de mort. De nombreux utilisateurs du réseau social avaient alors répondu en exprimant leur soutien au jeune homme, avec le hashtag #JeSoutiensHugo ».
(1) https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/incendie-a-notre-dame-de-paris-les-theories-du-complot-se-multiplient-7797445046

 

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