L’élite administrative d’Israël a toujours regretté de ne pas avoir une Ecole comme l’ENA. Cette école fait rêver  des israéliens qui n’apprécient pas trop le relatif bas niveau de formation de certains grands administrateurs israéliens.

La reproduction sociale des élites françaises, la déconnexion avec la réalité, les coûts exorbitants de scolarité, le manque d’ouverture sur le privé, le conformisme et le sens de l’intérêt général en berne des élèves représentent les critiques les plus fréquentes sur l’ENA en France.

ENA ET ISRAEL.

L’ENA a organisé récemment une journée d’étude sur la réforme dans l’administration publique, au profit des Cadets de la fonction publique israélienne. Extraits d’un article paru récemment (site ENA) : « C’est dans le cadre d’une tradition désormais solidement établie que l’Ecole a reçu, pour la 4ème année consécutive, la promotion sortante des Cadets de la fonction publique israélienne. Achevant leur formation par cette journée parisienne, après des visites à Londres, La Haye et Copenhague, la trentaine de Cadets a assisté aux présentations de plusieurs experts de haut-niveau rassemblés autour du fil rouge de l’état des réformes dans la fonction publique française.
Après une présentation de l’Ecole et des valeurs transmises dans le cadre de sa mission, une introduction générale à la manière dont l’administration française met en œuvre les réformes  a été proposée, avant d’être déclinée au travers de trois ateliers thématiques sur les relations entre administration et administrés ; la gestion des ressources humaines dans la fonction publique ; la compétitivité, la concurrence et la croissance des entreprises et de l’économie. En point d’orgue de cette journée riche en échanges, les Cadets ont pu rencontrer certains de leurs homologues de la promotion 2017-2018 de l’ENA, pour une découverte de leurs parcours respectifs qui s’est prolongée au fil d’un déjeuner amical ».

LE PLUS. Selon RTL : « En raison de l’incendie de Notre-Dame, Emmanuel Macron a repoussé son allocution télévision post-grand débat. Le président de la République a notamment promis de « rebâtir » cette cathédrale, vieille de près de 800 ans et monument historique le plus visité en Europe. Comment ? En lançant une grande souscription nationale.  Pour l’instant, aucune autre date n’a été communiqué par les services de l’Élysée, sur une éventuelle allocution. Néanmoins, on a déjà un aperçu assez précis de ce qu’il va annoncer. Une annonce est particulièrement symbolique : la suppression de l’ENA, l’école de la haute administration. Cette mesure, tabou jusqu’ici, a pour objectif de répondre aux critiques des « gilets jaunes » sur l’élitisme à la française ».

A SAVOIR. L’École nationale d’administration (ENA) est une grande école française située à Strasbourg et créée en 1945 pour démocratiser l’accès à la haute fonction publique de l’État. Elle est chargée aujourd’hui d’assurer la sélection et la formation initiale et continue des hauts fonctionnaires de l’État.
L’ENA accueille chaque année à Strasbourg 80 à 100 élèves en formation initiale auxquels il faut ajouter un tiers d’étrangers, une soixantaine d’élèves de masters et mastère spécialisé ainsi qu’une centaine d’élèves étrangers dans le cadre des cycles internationaux. À ces promotions, il faut ajouter des sessions courtes de formation continue à Paris et à Strasbourg pour des fonctionnaires français et étrangers, soit presque 11 000 personnes par an.
Les 6 500 anciens élèves de l’école sont communément appelés « énarques ». Au cours de la Ve République, les énarques jouent un rôle central dans la vie politique française (quatre présidents de la République, huit Premiers ministres, de nombreux ministres et secrétaires d’État, etc.).
En avril 2019, il est révélé que le Président de la République Emmanuel Macron prévoit de supprimer l’ENA afin de favoriser la sélection « en fonction uniquement du mérite et non pas de l’origine sociale ou familiale ».

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