Un article de Nathalie Sosna-Ofir pour Judaiques FM 94.8
Avichai Mendeblit : « Je ne reporterai ma décision ». Benjamin Netanyahu : « Le procureur a plié sous la pression de la gauche  » Voilà ce que l’on peut lire ce matin à la une des journaux israéliens. Les avocats du 1er ministre avaient demandé la semaine dernière au procureur général de l’état de ne pas publier sa décision dans les affaires de corruption présumées dirigées contre le 1er ministre avant les législatives.
Mais Avichai Mendelblit juge qu’aucune raison juridique ne l’empêche de convoquer le premier ministre pour une audience préliminaire à sa mise éventuelle en examen ou le cas échéant de prononcer son inculpation avant les élections.
L’éditorialiste du Israël Hayom estime que la décision du procureur est précipitée et dangereuse. Elle pourrait avoir un impact électoral sur Netanyahu et le Likoud.
Un impact significatif d’après certains sondages, ou minime d’après d’autres. Mais un impact, donc une ingérence inacceptable dans la campagne électorale.

Pour les autres, cette décision est juste car les électeurs ont le droit de savoir avant de glisser leurs bulletins dans l’urne. Et si le procureur avait retardé la publication de sa décision à après les élections c’eut été interprété comme un flagrant parti pris en faveur du 1er ministre. Le Premier pourrait donc, être mise en examen à tout moment pour corruption et abus de confiance.
En tout cas sans doute avant le 21 février, date limite à laquelle les partis politiques doivent présenter leur liste de candidats. Si c’était le cas, il faudrait entre 6 à 12 mois afin d’aboutir le cas échant à l’inculpation.
Pendant ce temps les avocats du 1er ministre tenteront de convaincre Avichai Mendelblit de clore l’affaire. Si Netanyahu est réélu le 9 avril prochain et inculpé dans un délai de six à douze mois, il y aura bien sûr débat pour savoir s’il doit démissionner ou s’il peut rester en poste jusqu’à la condamnation définitive. L’opposition sortira dans la rue pour demander sa démission ainsi que ceux qui ne veulent pas d’un système politique corrompu.
La cour suprême devrait également être saisie afin de contraindre le 1er ministre à démissionner. Dans un tel scénario, Mendelblit ne se porterait pas au secours à Netanyahu et il est rare que la Haute Cour de Justice rejette une requête à laquelle le Procureur Général ne s’oppose pas. Il se peut aussi que le procureur propose à la défense de Netanyahu un arrangement, au moins dans un premier temps : un plaider coupable pour éviter le procès et une peine d’emprisonnement.

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