La sécurité sociale israélienne a publié en début de semaine son rapport annuel sur la pauvreté. Il montre les contrastes économiques au sein de cette société. Un Israélien sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. C’est le taux le plus élevé parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
A regarder les statistiques, l’économie israélienne se porte bien. Son taux de croissance est supérieur à 3% et ce fut le cas presque tous les ans depuis 14 ans.
Le taux de chômage a chuté aux alentours de 4% en 2018: un plus bas historique.
Mais pourtant, la pauvreté, elle, reste très importante.
Selon ce rapport officiel de la sécurité sociale israélienne, fin 2017, dernière année pour laquelle elle dispose de statistiques complètes : 1 780 500 Israéliens vivaient sous le seuil de pauvreté.
Cela représente un citoyen sur cinq. La proportion était même un peu plus forte chez les enfants: ils sont près d’un sur quatre sous ce seuil.
Les indicateurs de la pauvreté en Israël sont moins bons que ceux de pays comme la Turquie et le Mexique, pourtant pas considérés comme des économies développées.

Une très léger recul de la pauvreté
Grâce à un taux de chômage en baisse et une augmentation du salaire minimum, il y a eu un très léger mieux en 2017, relève le Bituah Leumi, l’assurance nationale israélienne: une baisse de 0,1% du taux de pauvreté dans le pays, de 2,8% chez les enfants.
Ce sont les Arabes israéliens et les juifs ultra-orthodoxes qui sont le plus touchés.
Dans ces deux communautés, les chiffres de 2017 montrent là aussi une petite amélioration mais ils restent très élevés : c’est près d’une personne sur deux qui vit sous le seuil de pauvreté.
Et ce que révèle aussi ce rapport annuel, c’est que pour les plus nécessiteux, la situation s’est aggravée.
L’écart entre leurs revenus et le seuil de pauvreté a augmenté de plus de 4%. En clair, les pauvres sont de plus en plus pauvres.
Des questions économiques peu présentes dans le débat
On se souvient en 2011 d’un vaste mouvement contre la cherté des logements et le coût de la vie en Israël.
Il avait débuté à Tel-Aviv mais s’était répandu dans tout le pays et il était soutenu par une très large majorité de la population.
Mais depuis, rares sont les manifestations contre les prix élevés des biens de première nécessité.
En décembre, quelques centaines de personnes – revêtues d’un gilet jaunes, inspirées du mouvement français – ont manifesté à Tel-Aviv contre l’augmentation annoncée des prix des produits laitiers, du pain et de l’électricité. Certaines de ces hausses ont été gelées et le mouvement n’a pas pris l’ampleur qu’il a eu en France.
A vrai dire, de manière générale, les questions économiques sont assez peu présentes dans le débat politique israélien, dominé par les questions de sécurité ou de société.
C’est d’ailleurs son image de « Monsieur sécurité » que Benyamin Netanyahu a travaillé ces dernières semaines avant de lancer la campagne électorale. C’est sur la reconnaissance de ses qualités dans ce domaine-là que se jouera son éventuelle réélection, pas sur la lutte contre la pauvreté.
Source RFi

http://koide9enisrael.blogspot.com/2019/01/en-israel-plus-dune-personne-sur-cinq.html

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