Le 28 mars 1928, Staline décide de créer une région autonome à l’Est de la Sibérie en vue d’y installer les juifs d’Union soviétique. Le territoire prend le nom de Région autonome des Juifs du Birobidjan en 1934 et adopte le yiddish (la langue des juifs d’Europe orientale) pour langue officielle à côté du russe.

La création du Birobidjan, sur une idée du président du Soviet Suprême Mikhaïl Kalinine, relève du désir de freiner l’émigration des juifs soviétiques vers la Palestine tout en les poussant loin de la Russie utile.

Elle témoigne de l’antisémitisme très virulent sous les régimes totalitaires, socialistes ou populistes, au début du XXe siècle, bien avant l’arrivée de Hitler à la tête de l’Allemagne…

Cet antisémitisme perdurera en Pologne comme en URSS (l’actuelle Russie) après 1945 et la défaite du nazisme, et seule la mort privera Staline de l’occasion de persécuter une dernière fois les juifs de son empire.

En attendant, la république du Birobidjan, glaciale et désolée, en bordure du fleuve Amour, sur la frontière chinoise n’attire guère d’immigrants.

Les juifs eux-mêmes, malgré les encouragements officiels, n’ont jamais représenté plus du quart de sa population. En ce début du XXIe siècle, dans ce qui est devenu l’Oblast autonome juif, ils ne sont plus que quelques milliers sur 200 000 habitants (Russes, Coréens, Chinois…) mais restent fidèles à leur culture et à la langue yiddish.

Source : Hérodote (copyright)

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