De Daniel Rouach. Changement de Premier Ministre, après le départ de Elisabeth Borne. En Israël, les politiques sont totalement absorbés par la guerre et se sont déconnectés de la situation politique en France. L’ex-Premier Ministre, Elisabeth Borne a laissé très peu de marques entre les deux pays. Emmanuel Macron est considéré comme le seul interlocuteur des israéliens.

Une intervention sur Radio J (une offensive en règle contre l’extrême droite) de Elisabeth Borne avait seulement marqué les esprits. Très discrètement, elle a aussi tenté de s’impliquer dans les sauvetages de Français otages des criminels du Hamas.

Gabriel Attal est donc nommé Premier Ministre. Sans aucun doute il a une vision pro-israélienne, mais a toujours été discret. Nous l’avions rencontré lors d’un Gala organisé par Radio J.

Selon le journal israélien Ynet : « L’étoile montante française d’origine juive pourrait lorgner sur la présidence. Considéré comme le successeur possible de Macron, Gabriel Attal, 34 ans, est l’étoile montante de la politique française.

Son père était juif, mais il ne s’identifie pas comme tel bien qu’il soit confronté à des tweets antisémites après chaque décision importante qu’il prend ».

Le père de Gabriel Attal, Yves Attal, a été avocat puis producteur de cinéma. Il est d’origine juive tunisienne. La mère du 1er Ministre, Marie de Couriss, a été salariée d’une société de production. Elle est de confession chrétienne orthodoxe et descend d’une famille de Russes blancs d’Odessa d’origine grecque.

Selon Huffington : « Déjà plus jeune ministre de la Ve République, plus jeune ministre de l’Éducation nationale et désormais plus jeune Premier ministre à 34 ans – il vole le record à Laurent Fabius nommé par François Mitterrand en 1984 à l’âge de 37 ans -, il est aussi le premier chef de l’exécutif à avoir évoqué librement son homosexualité. Loin d’être anodin dans un pays où, dix ans après le vote du mariage pour tous, une agression homophobe a lieu tous les deux jours.

Depuis qu’il a entamé sa fulgurante ascension politique, Gabriel Attal a toujours parlé ouvertement de son homosexualité. Déjà dans un portrait publié décembre 2018, chez nos confrères de L’Obs, le sujet était évoqué. Interrogé en avril 2019 par Melty sur l’homophobie dans le milieu politique, il évoquait un changement des mentalités, tout comme il assurait se « marrer » avec ses collègues, et se sentir bien au sein du gouvernement et de la majorité ».

Selon programme-tv.net : « Gabriel Attal subit régulièrement des attaques sur son orientation sexuelle et ses origines. « En la matière, j’ai droit à tout. L’homophobie, bien sûr. L’antisémitisme, aussi« , déclare-t-il. Des attaques auxquelles son père, le producteur Yves Attal, l’avait préparé, comme l’explique le membre du gouvernement. « Mon père m’avait dit : ‘Tu as beau ne pas être juif (je suis russe orthodoxe par ma mère), tu te sentiras toute ta vie solidaire des Juifs car tu subiras comme eux l’antisémitisme du fait de ton nom.’ Ça n’a pas manqué. Mais je ne m’en plaindrai jamais. »

PREMIER MINISTRE. Le point sur la situation, mardi 9 janvier à l’aube

  • La nomination d’un nouveau premier ministre aura lieu mardi matin, selon des sources à l’Elysée, au lendemain de la démission de la cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne, qui est restée vingt mois à Matignon.
  • Le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, est pressenti pour lui succéder et tenter d’insuffler une nouvelle dynamique au quinquennat d’Emmanuel Macron. S’il est nommé, il sera le plus jeune premier ministre de la Ve République, détrônant ainsi Laurent Fabius, nommé à 37 ans à cette fonction par François Mitterrand en 1984.
  • La première tâche du futur premier ministre sera de former un gouvernement sous le signe du « réarmement » vanté par le chef de l’Etat lors de ses vœux du Nouvel An : « Réarmement industriel, économique, européen » mais aussi « civique », autour notamment du vaste chantier de l’école que Gabriel Attal a porté depuis l’été en lançant de nombreuses réformes d’ampleur.
  • Quel que soit le futur locataire de Matignon, La France insoumise a réclamé qu’il demande la confiance de l’Assemblée. « Sans ce vote de confiance, nous déposerons une motion de censure », a affirmé la cheffe de file des députés de la gauche radicale, Mathilde Panot. Un tel dépôt nécessite la signature de 58 députés (un dixième des élus à l’Assemblée nationale) et son approbation, 289 voix (la moitié).
  • Le départ d’Elisabeth Borne, qui n’est pas une surprise, intervient quelques semaines après l’adoption de la loi sur l’immigration, qui avait fracturé le camp présidentiel. Dans sa lettre de démission, Mme Borne a affirmé que le chef de l’Etat lui avait « fait part de [sa] volonté de nommer un nouveau premier ministre ». De son côté, Emmanuel Macron l’a remerciée en saluant son travail « exemplaire » et vantant « son courage ».
  • Le mandat d’Elisabeth Borne, qui a dû affronter près d’une trentaine de motions de censure et a recouru vingt-trois fois à l’article 49.3 de la Constitution, a été marqué par l’adoption de la réforme impopulaire des retraites et de la loi controversée sur l’immigration.
  • Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, pilier du gouvernement, a salué sur X une femme « engagée et courageuse, menant des réformes difficiles sans se soucier de sa popularité ». « Merci pour sa confiance dans nos relations de travail », a ajouté celui qui fut un temps son rival pour Matignon.
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