NSO joue à fond la carte du secret. La société israélienne, fondée en 2009, n’a pas de site Internet, n’est pas présente sur les réseaux sociaux, ses dirigeants ne donnent quasiment pas d’interviews et les informations au sujet de NSO sont pour le moins parcellaires.
Sur le site About.me, Omri Lavie, l’un des cofondateurs de cette structure, se décrit comme “Père, mari, entrepreneur, féru de Tech et amateur de bonne bouffe”. Difficile d’en déduire qu’il a contribué à créer une société dont les outils sont peut-être utilisés par des régimes répressifs. Et que cette même société joue dans la même cour que Hacker Team et Gamma Group, deux groupes qualifiés d’ennemis d’Internet par l’ONG de défense des journalistes, RSF.
“Nous vendons nos solutions à des agences gouvernementales autorisées afin de combattre le crime et la terreur”, a indiqué un porte-parole de NSO au magazine américain Forbes, vendredi 26 août.
La seule trace d’un contrat entre NSO et un État remonte à 2015, lorsque le quotidien panaméen La Prensa a découvert que le gouvernement du Panama avait dépensé 8 millions de dollars pour mettre sur écoute 300 smartphones – 150 Android et 150 BlackBerry – grâce à Pegasus.
Ce culte de la confidentialité, Omri Lavi s’en est vanté dans l’une de ses très rares interviews accordées au magazine américain Defense News. “Nous sommes des fantômes et ne laissons pas de traces”, assurait-il. Il est même difficile de savoir à qui NSO appartient actuellement. En 2014, le Wall Street Journal et le quotidien israélien Haaretz affirmaient que le fonds d’investissement américain Francisco Partners en était le nouvel acquéreur. Un an plus tard, Reuters affirmait que NSO était de nouveau en vente…
Une chose est cependant certaine : Omri Lavi n’entretient pas seulement le secret, il possède aussi le sens des affaires et de l’ironie. Après avoir créé NSO, il a également contribué à fonder Kaymera, une start-up israélienne qui commercialise, bouclant la boucle, des solutions pour protéger les smartphones… contre les logiciels espions.
Source : http://www.france24.com

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