Le nombre de demandeurs d’emplois inscrits en catégorie A, c’est-à-dire qui n’ont pas du tout travaillé, a chuté de 64.800 en septembre en France métropolitaine pour atteindre 3,47 millions, soit une baisse de -1,8 % (3,73 millions pour tout le territoire), la plus forte depuis 2001 !
Après  les progressions de 34.900 et de 22.300 en juillet et août , le reflux est spectaculaire. Il laisse espérer que la courbe du chômage, malgré d’importants « yoyos » d’un mois sur l’autre, penche bien dans le bon sens, même avec une pente très lente : sur trois mois, les effectifs de la catégorie A ont reculé de 0,2 %, et de 0,5 % sur un an.

Hausse de l’activité

Les optimistes pourront noter également la forte progression des personnes inscrites en catégorie C, celles qui ont travaillé plus de 78 heures sur le mois : +11 % sur un an. Mieux, ces deux catégories ont évolué dans le bon sens alors qu’elles ont dû encaisser une très forte baisse du nombre de personnes en formation (-16,4 %).
En tendance, les chiffres de Pôle emploi paraissent donc cohérents avec toutes les autres statistiques montrant une hausse de l’activité, donc de l’emploi, trimestre après trimestre. Les déclarations d’embauches de plus d’un mois par exemple ont progressé de 7,5 % en septembre sur un an, selon des chiffres provisoires de l’Acoss, et de près de 17 % pour les seuls CDI, toujours sur un an.
Le point noir demeure celui des personnes de plus de 50 ans, toujours plus nombreuses à être inscrites à Pôle emploi, à l’inverse des moins de 25 ans dont les effectifs ont nettement baissé depuis deux ans.

Grandes réformes sociales

L’exécutif ne commente plus les chiffres mensuels de Pôle emploi, leur préférant le taux de chômage trimestriel mesuré par l’Insee, moins volatile et conforme aux standards internationaux tels que définis par le Bureau international du travail. Mais Muriel Pénicaud, invitée de LCI ce mardi soir, a tout de même reconnu  que « si toutes les mesures structurelles qu’on est en train de prendre font leur plein effet, ce que nous pensons, il est raisonnable d’envisager un chômage qui baisse à 7% », en référence à la promesse d’Emmanuel Macron.
Ces chiffres seront quoi qu’il en soit dans tous les esprits alors que s’ouvre  la deuxième vague de réformes sociales, censée mieux armer les actifs face aux aléas professionnels .
Edouard Philippe, Muriel Pénicaud et Jean-Michel Blanquer, présenteront ce mercredi la « feuille de route » remise aux partenaires sociaux et aux régions sur l’apprentissage, la formation professionnelle et  l’assurance-chômage . Les deux premiers sujets sont très techniques, de par le nombre d’intervenants. Le troisième s’annonce le plus difficile.
« Je confirme que cela n’est pas encore cadré du côté gouvernemental », a déclaré le patron de FO, Jean-Claude Mailly, mardi en sortant d’une rencontre bilatérale avec la ministre du Travail.
Promise par Emmanuel Macron, l’extension des droits au chômage aux indépendants est très complexe.  Celle aux démissionnaires s’avère coûteuse . Le chef de l’Etat veut également instaurer  un bonus-malus pour freiner le recours aux CDD très courts« Nous sommes dans une situation paradoxale avec une activité qui reprend, des difficultés de recrutement, et un recul encore relatif du nombre de chômeurs », a commenté Pierre Gattaz, le patron du Medef, appelant à « accélérer » sur les trois réformes à venir.
La CGT, de son côté, a dénoncé une « situation » qui « plonge notre modèle social et économique dans une dangereuse spirale où le chômage subsiste à un haut niveau tandis que la précarité ne cesse de progresser ».
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