Interpol: Israël s’attaque à la demande d’adhésion de l’Autorité palestinienne.  Suite à son refus d’adhésion à Interpol en novembre 2016, l’Autorité palestinienne (AP) tentera à nouveau fin septembre de rejoindre l’organisation internationale lors de l’Assemblée générale de cette dernière à Pékin, une initiative qu’Israël tentera de déjouer par de multiples moyens diplomatiques.

Afin de mettre toutes les chances de son côté, suivant l’échec de 2016 (62 voix contre 56), le chef de la police palestinienne, Hazem Atallah, a rencontré le secrétaire général d’Interpol Jurgen Stock à Lyon en France, le 21 août, lui assurant que les services d’ordre palestiniens ont atteint les normes professionnelles nécessaires pour pouvoir prétendre à rejoindre l’organisation intergouvernementale.Selon la police palestinienne, le chef d’Interpol aurait salué le niveau atteint par cette dernière, des propos qui rappellent le dernier rapport du Bureau de Quartet stipulant que « la police civile de l’AP a démontré son professionnalisme et son efficacité dans la lutte et la prévention des crimes ».
De son coté, Israël, inquiet, poursuit une stratégie diplomatique à deux vitesses pour bloquer la demande palestinienne d’adhésion à Interpol, selon les analystes d’i24NEWS. Tout d’abord, Jérusalem négocie avec les responsables d’Interpol pour resserrer les critères d’adhésions de nouveaux membres, dans le but de disqualifier les Palestiniens. De nouveaux critères et un « processus clair et transparent » demandés l’année dernière par le Comité exécutif d’Interpol à l’ancien conseiller juridique de l’ONU Hans Corell devraient voir le jour en 2017.
En deuxième lieu afin de freiner l’élan palestinien, Israël tente aussi de persuader les membres d’Interpol de voter contre l’adhésion de l’AP qui nécessiterait une majorité des deux tiers.
L’AP a formellement postulé pour adhérer à Interpol en 2015, arguant que cela l’aiderait à poursuivre les fugitifs recherchés pour des accusations de corruption criminelle et financière. Une adhésion qui inquiète Israël du fait qu’une telle décision permettrait à la police palestinienne de demander des informations à l’organisation sur des citoyens israéliens en vue d’obtenir leur arrestation ou leur extradition. Mais aussi car l’appartenance palestinienne à Interpol donnerait également à la police de l’AP l’accès au réseau informatique commun « I-24/7 » et à la base de données criminelles commune de 190 pays, dont Israël.
« La police israélienne a des informations sur des terroristes qu’elle ne veut pas partager avec les forces palestiniennes », a déclaré à i24NEWS l’ancien chef du bureau d’Interpol en Israël, Asher Ben Artzi. « Même si ces renseignements sont communément partagés avec d’autres Etats arabes par le biais de ce réseau multinational, ces derniers ne les partagent pas nécessairement avec l’AP », ajoute-t-il.
Interrogés concernant les manières de contrer la demande d’adhésion palestinienne à Interpol, le ministère israélien des Affaires étrangères, la police et le ministre israélien de la Sécurité publique ont préféré ne pas faire de commentaire à ce sujet. Interpol est une organisation intergouvernementale représentant les bureaux de police de 190 Etats. Il sert de forum principal pour la coopération internationale entre les forces de police distinctes.
Source : i24News
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