Interview de l’Ambassadrice d’Israël en France, Aliza Bin-Noun par Caroll Azoulay (lemag.co.il).

L’année 2018 sera l’année France-Israël. Des échanges culturels croisés entre les deux pays auront lieu. Comment cela a-t-il été décidé ?

A.B-N : Cela a été décidé lors de la visite du Président Hollande en Israël en 2013. Nous allons mettre l’accent sur la coopération culturelle et scientifique entre nos deux pays. Je crois beaucoup en cette année qui nous permettra d’améliorer l’image d’Israël en France.
Le fait d’être une femme ambassadeur vous a-t-il ouvert des portes en France ?
A.B-N :
Selon les Français, ça aide. Alors si le fait d’être une femme peut être un avantage dans l’exercice de ma fonction, tant mieux !

Quels rapports avez-vous réussi à tisser avec les médias français ?
A.B-N :
Nous effectuons un travail intensif pour exprimer, expliquer et mieux faire comprendre nos messages. Il s’agit d’un travail au quotidien. Je rends régulièrement visite aux rédactions de tous les journaux pour rencontrer les journalistes et les informer sur notre position, et nous organisons régulièrement des délégations de journalistes français en Israël.

Considérez-vous que l’on vous donne suffisamment la parole dans les médias ?
A.B-N :
Les journalistes sont toujours disposés à écouter ce que l’on a à dire. Mais évidemment, tout n’est pas publié. Et quand il s’agit de donner la parole à la position israélienne, on sent un vrai blocage de la part des médias de gauche. En revanche, les médias français et notamment la presse, publient de nombreux articles dans les domaines de la science, de l’innovation, etc.
D’une manière générale, je considère que l’on me laisse m’exprimer. Lors de la visite de Benyamin Netanyahou aux États-Unis, j’ai été interviewée pendant 10 minutes sur iTélé et l’une de mes tribunes a été publiée dans le Journal du Dimanche. Ils posent des questions, nous avons les réponses ; et c’est mon métier d’y répondre, donc je ne perçois aucune difficulté. Récemment encore, sur le plateau de TV5 Monde, j’ai dû faire face à trois journalistes qui ont insisté sur des questions liées au conflit. Mon rôle d’ambassadrice est d’y répondre en fournissant les arguments adéquats. Et c’est ce que je fais.
Les Français peuvent donc être en désaccord politiquement avec Israël, tout en admirant ses domaines de réussite ?

A.B-N : Tout à fait. C’est même plus complexe que cela. Le sujet sur lequel nous sommes d’accord de ne pas être d’accord, c’est le conflit israélo-palestinien.
Quelle perception avez-vous de la France en général et de la communauté juive en particulier ?
A.B-N :
Cette communauté est chaleureuse, généreuse, sioniste, accueillante. Je dis toujours qu’elle m’encourage. Il est évident que l’on perçoit chez elle une certaine inquiétude, mais peut-être moins vive depuis les attentats terroristes qui ont frappé la société française dans son ensemble.

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