Selon un rapport publié l’an dernier par le ministère des Affaires sociales, le premier du genre, il y a entre 11 420 et 12 730 travailleurs sexuels en Israël, dans un secteur qui pèse environ 1,2 milliard de shekels. 95 % des prostituées sont des femmes, et 89 % ont plus de 18 ans. Entre 970 et 1 260 (11 %) sont mineures.
Les chiffres placent le nombre de prostituées pour 100 000 Israéliens entre 121 et 128, soit moins que l’Autriche, la Belgique, la Hongrie et la Suède, mais plus que la République tchèque, l’Irlande, la Norvège et le Danemark, selon le ministère.
Environ 97 % des femmes ont la nationalité israélienne, et 86 % sont juives. La plupart ont plus de 30 ans (70 %), ont au moins un enfant (62 %). La majorité est entrée dans la prostitution suite à des difficultés financières (66 %) et 7 % à cause d’une addiction à une drogue. Un cinquième est diplômé d’une université. (http://radioshalom.fr . Sophie)
La prostitution est régulièrement l’objet de vives controverses entre politiques, intellectuels et féministes qui sont en faveur d’une légalisation de l’activité et ceux qui sont partisans de son interdiction. Ainsi, la philosophe américaine Judith Butler affirme que « toute féministe digne de ce nom devrait s’occuper de la syndicalisation des prostituées » et regrette que les positions abolitionnistes et prohibitionnistes privent « de la capacité de consentir ». À l’inverse, la juriste Catharine MacKinnon affirme que « Judith Butler et les autres sont seulement des voix pour une certaine forme de misogynie et de déni » et souligne le lien entre prostitution, pornographie et violence faite aux femmes. En France un débat similaire oppose notamment Élisabeth Badinter à Sylviane Agacinski.

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