Paris (Dan Rosh). EDITORIAL. Le Président américain était de passage à Paris pour le 14 Juillet. Beaucoup de gestes du milliardaire américain ont marqué les esprits de ceux qui ont suivi les étapes de son séjour. A la télévision le « body language » de Trump pouvait être décrypté sans aucune difficulté.
TRUMP. Etant cloué sur un lit qui faisait face à un écran de télé branché sur BFM j’ai eu l’occasion d’observer, scruter, ingurgiter le personnage Trump. Le peuple de France, parqué derrière des haies de sécurité n’a rien vu de ce bal masqué, si ce n’est de grosses berlines noires. Pas un autographe de Trump, ni forte poignée de main style lutteur avec les parisiens.
Le summum du show a été le repas gastronomique à la Tour Eiffel.  Les milles détails visibles de ce théâtre politique démontrent avec évidence d’un manque de profondeur des rapports Macron-Trump.  Que Donald Trump soit redevenu publiquement l’ami de la France, après avoir presque traité ce vieux pays allié de repaire d’apprentis djihadistes est étonnant. Macron, qui connait bien les règles du théâtre, a joué le jeu le plus positif qu’il soit. Un jour, le Président Trump retournera sa veste sur la France. Et Macron fera semblant d’être surpris…
Netanyahou, qui a reçu Trump quelques semaines plus tôt à Jérusalem, sait que le leader américain ne supporte pas les critiques. Les petites tapes amicales de Bibi sur le dos de Trump, les petits bisous de Trump à Sarah Netanyahou ont été chaleureux. Un peu surjoué quant même. Chacun sait que tout peut basculer. Netanyahou a une constance dans sa relation avec les autres : il se dispute avec (presque) tout le monde. Le milliardaire américain est de son côté tellement imprévisible!
FRANCE. Le 15 et 16 Juillet 2017 Bibi et Sarah sont de sortie à Paris. Bien peu de gens savent que malgré des efforts homériques de l’ex-Ambassadeur de France Patrick Maisonnave en Israël, Netanyahou n’avait pas voulu voir Emmanuel Macron en 2015, lorsque ce dernier était de passage à Jérusalem.
Histoire de faire oublier cet impair on verra donc ce week-end une surdose de petites tapes « super-sympa » sur le dos d’Emmanuel Macron réalisées avec constance par Bibi. Méfions nous donc des petites frappes sur le dos qui font la marque de fabrique de Trump et Bibi. Elles signifient toujours quelques chose. Pas toujours ce que l’on croit.
Conclusion. Selon letemps.ch : « Accueillir le président américain en grande pompe à Paris pour le 14 juillet était dans la logique diplomatique. Choisir d’afficher sa complicité avec ce chef d’Etat si contesté pourrait, en revanche, se retourner demain contre le président Français s’il n’obtient rien de Washington.

Il ne suffit pas de se donner des accolades et de déverser des compliments mutuels pour devenir partenaires sur la scène internationale. En accueillant Donald Trump à Paris, et en coprésidant avec lui le traditionnel défilé militaire pour la fête nationale française du 14 juillet, Emmanuel Macron a choisi de montrer que le locataire de la Maison-Blanche n’était pas un paria à ses yeux. Un choix pragmatique. Tout a donc été fait, dès l’arrivée du couple présidentiel américain à Orly, pour que le dirigeant le plus puissant du monde se sente à l’aise en France. Mais, à l’issue de ces deux journées très protocolaires chorégraphiées pour les caméras, le bilan diplomatique reste, lui, matière à discussion.
Le seul gain patent, pour Emmanuel Macron, a finalement été la bonne humeur de Donald Trump, ravi d’être reçu par son épouse, Brigitte, qu’il a trouvée «en grande forme», et très heureux de multiplier les opportunités photo synonymes de puissance. Un capital de sympathie certes important, mais qu’il ne sera pas si facile de faire fructifier. Spécialiste en coups de massue politiques, Donald Trump sait que la majorité des gouvernements de l’Europe de l’Ouest le regardent avec défiance. Tandis que le président français, lui, doit absolument veiller à ne pas froisser celle que son homologue américain garde dans son viseur depuis son investiture: l’austère chancelière allemande Angela Merkel, dont la réélection ou non, en septembre, déterminera l’avenir de l’Union européenne ».

 

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