En septembre, c’est une délégation menée par la Ville de Marseille qui s’envolera pour Tel Aviv et son festival de l’innovation, le DLD Innovation Forum. Une excursion au pays de la Startup Nation qui est évidemment porteuse d’espoir pour les entreprises du bassin marseillais. L’occasion de faire connaître les innovations françaises, voire de trouver des partenaires et d’identifier les marchés à adresser.

Melting pot

Le DLD Innovation Forum a cette particularité de ne pas être un salon comme on pourrait s’y attendre, mais un festival c’est-à-dire qui se structure sur « un mode happening où les sociétés innovantes, les grands groupes, les startups, les partenaires se retrouvent« , résume François Matraire, directeur du bureau Business France à Tel Aviv.
Ce que confirme Daniel Sperling, l’élu de la Ville de Marseille en charge de l’innovation et du numérique. « Le DLD est le plus grand rendez-vous au monde de startups, sans segments privilégiés particuliers« . Surtout, « on n’y rencontre pas uniquement des interlocuteurs israéliens mais des VC, des stratèges de grands groupes, des Américains, des Chinois, des Français… » rajoute François Matraire qui rappelle que le premier déplacement d’Emmanuel Macron ministre de l’Economie c’était à Tel Aviv… Et qu’Axelle Lemaire lui a emboîté le pas l’an dernier pour une opération visibilité de la French Tech. Israël qui accueille d’ailleurs un French Tech Hub depuis 2015.Tout est donc parfaitement bourré d’opportunités pour les entreprises hexagonales.

Précocité

D’opportunités de business certes, mais aussi d’état d’esprit. Car si elle présentée comme Startup Nation c’est parce que la stratégie nationale a été d’adresser l’innovation dès le milieu des années 90 avec l’objectif de devenir un pays leader des nouvelles technologies. Aujourd’hui, 4,5 % du PIB national est consacré à l’innovation avec des dispositifs de croissance et d’accompagnement des startups  très soutenus mais avec aussi la capacité à s’extraire du capital dès que possible.
« Le système éducatif est très compétitif » rajoute François Matraire. De même en matière de sécurité, « les jeunes talents sont repérés dès le collège, intégrés au moment du service militaire dans des unités d’élite. Ils sont nombreux ensuite à avoir acquis une expérience qui leur permet de créer des startups« , explique l’expert Business France, avec des chiffres à l’appui, « sur 1 à 2 000 experts qui sortent du service militaire chaque année, 200 dont dits exceptionnels« .
Surtout, l’écosystème a fait en sorte de faire naître des entreprises avec en ligne de mire obligatoirement un marché mondial, le marché domestique étant restreint, hormis justement sur la sécurité.

De startup à scale-up

Les startups israéliennes ont « un tropisme international avec une culture de l’exit » fait remarquer François Matraire, leurs créateurs ayant tendance à passer par la case vente dès la maturité atteinte pour redémarrer une nouvelle aventure entreprenariale dans la foulée. « Les exits se font différemment désormais« , note-t-il toutefois. « Le modèle israélien se remet en question et c’est très bien. Tout se fait de façon bottom-up. Les VC ont un degré de maturité, les financeurs sont américains mais chinois aussi. Les incubateurs veulent également accompagner plus loin que la première levée de fonds. On va vers la Scale-up Nation« .

Regards

Ouvrir les yeux des Français sur ce qui se passe en Israël est important pour « trouver des partenariats technologiques, inclure des briques, mélanger les ADN innovants français et israélien, différents mais complémentaires » analyse François Matraire. Et puis Israël est aussi une façon d’adresser les marchés asiatiques et africains, marchés auxquels la Startup Nation a accès. L’aéronautique, les semi-conducteurs, la mobilité – Renault y fait de la veille technologique, Plastic Omnium y possède sa filiale dédiée aux batteries des véhicules électriques – l’e-banking, l’AgTech ont des segments à regarder.
Evidemment, du côté des entreprises marseillaises on tourne bien volontiers le regard vers ce pays de la Méditerranée. Agrivolta, qui a breveté une ombrière capable de lutter contre la sécheresse et qui est basée à Aix-en-Provence voit en Israël l’un de ses premiers marchés cibles. MyTechTrip, la startup de Cyril Labi, qui a développé une solution capable de fournir de l’information sur un réseau de transport de manière quasi instantanée baptisée My Moov estime qu’Israël « grâce à son excellence technologique bénéficie d’un rayonnement international qui permettra à notre entreprise de gagner en visibilité au niveau mondial. Certains acteurs majeurs du secteur technologique seront présents comme Google, Microsoft et autres« . Et le DLD une façon de « se confronter au marché israélien« .
 

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