Une fois le bac en poche, beaucoup de jeunes juifs décident de quitter l’Hexagone temporairement ou définitivement. Gros plan sur un phénomène qui prend de l’ampleur.
Scolarisé dans un lycée parisien, David est certain d’une chose : ses études supérieures vont s’écrire en Israël. « C’est un choix ni anodin ni facile. Mais je suis persuadé que cela va m’apporter une riche expérience dans mon cursus », nous confie-t-il avec conviction. Comme David, ils sont un certain nombre à « franchir le pas ». « Si l’on se concentre sur ces cinq dernières années, force est de constater que la tendance est à la hausse », observe, pour Actualité Juive, Daniel Benhaim, directeur de l’Agence Juive en France. Comment l’explique-t-il ? « Pour les post-bac, les jeunes qui désirent continuer leurs études en Israël le font en général dans une démarche d’alyah. Pour eux, c’est une sorte de tremplin. Il y a aussi ceux qui recherchent une expérience de vie en Israël en suivant un deuxième cycle sur place tout en sachant qu’ils ne resteront pas pour y vivre ».
L’importante alyah de ces dernières années dans l’Hexagone n’est évidemment pas étrangère à ce changement des mentalités. « Le sujet de l’alyah interpelle et intéresse de plus en plus. On encourage les jeunes à profiter de ces moments charnières de leur vie pour réaliser leur rêve. Il n’est jamais trop tard pour vivre en Israël. Mais il y a des périodes plus propices comme, par exemple, ceux qui sont en classe de terminale », prolonge Daniel Benhaim.
La richesse des filières en Israël offre ainsi aux jeunes Français la possibilité de s’épanouir en fonction de leurs compétences. « La mise en place du programme Massa en 2004, en collaboration avec le gouvernement israélien, accompagne cette catégorie de personnes. Souvent, pour les post-bac, leur première année en Israël s’apparente à une année de transition durant laquelle ils vont pouvoir suivre des programmes de préparation (Oulpan, étude de la Torah…) qui ne sont pas engageants pour le futur », souligne notre interlocuteur. Changement de pays, nouvelle culture, nouvelle langue : cette première année s’avère nécessaire, indispensable. Concrètement, très peu de jeunes font l’impasse dessus. « A l’issue de cette période, leur niveau d’hébreu aura sensiblement progressé. De quoi faciliter leur entrée à l’université », argumente-t-il.
Aujourd’hui, l’objectif de l’Agence Juive est de « vulgariser » les études en Israël en organisant des salons dédiés à l’orientation, y compris dans les écoles. Le « Bac bleu blanc » représente également un rendez-vous phare destiné à susciter la curiosité des postulants. Fait à souligner : les parents accompagnent davantage leurs enfants dans cette démarche. « Nous avons multiplié les outils et les opérations pour parvenir à diffuser au plus grand nombre », se félicite Daniel Benhaim. Parmi les filières les plus prisées par la communauté française : le high tech, les études d’ingénierie mais également les sciences sociales (économie, histoire…). « Il y a un domaine où il est encore compliqué de percer en Israël, ce sont les études de médecine. Le nombre de places y est limité au départ », conclut Daniel Benhaim.
Par Jonathan Nahmany
Source: Actualité Juive

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